Avant le IXe siècle, on trouve déjà un écho de Quinte-Curce dans le Liber monstrorum de diversis generibus. L’influence de Quinte-Curce, dont témoignent quelques expressions utilisées par Eginhard, se traduit par la confection en France, au cours du IXe siècle, de plusieurs manuscrits importants. A la fin du Xe siècle, Egbert de Liège utilise Quinte-Curce lors de la rédaction de sa Fecunda ratis. Si Saxo Grammaticus se montre lui aussi influencé par le style de Quinte-Curce, en règle générale, les lecteurs médiévaux lui préfèrent la version latine du Pseudo-Callisthène par Julius Valerius et l’Epistola Alexandri ad Aristotelem. Ainsi, seuls six manuscrits du XIIe siècle nous conservent-ils Quinte-Curce. Pourtant Jean de Salisbury en recommande la lecture (Policraticus VIII.18) et Gauthier de Châtillon en fait l’une des sources principales de l’Alexandreis. Mais le succès de l’Alexandreis favorise à son tour l’éclipse de Quinte-Curce, qui est nommé plus que cité au XIIIe siècle. L’autorité grandissante de l’Historia de proeliis (Xe siècle) nuit également à sa diffusion. Au XIVe siècle, Pétrarque, qui avait annoté la copie de Quinte-Curce dont il disposait, utilisa ce texte dans ses écrits latins, mais il faut attendre le XVe siècle pour voir les copies se répandre dans l’Europe entière. Lorenzo Valla cite Quinte-Curce comme modèle de bon style et, dès 1470, Wendelinus de Spire en donne l’editio princeps. Au total, Quinte-Curce connut une diffusion exceptionnelle avec plus de 650 manuscrits latins antérieurs à 1500.