La place de Tite-Live dans la Renaissance carolingienne n’a pas encore été clarifiée, mais on compte un nombre relativement élevé de manuscrits copiés entre le IXe et le XIe siècles. Les catalogues de bibliothèques du XIIe siècle mentionnent fréquemment Tite-Live, mais il n’est pas impossible que l’historien romain ait alors été un peu délaissé. En effet, nous ne conservons que 7 manuscrits copiés au cours de ce siècle. La situation est plus favorable par la suite, mais il faut attendre le début du XIVe siècle pour voir Tite-Live remis à l’honneur. Nicolas Trevet est alors commissionné par l’Eglise pour composer un commentaire de l’Histoire romaine (ca 1318). C’est à peu près à la même époque que Landollfo Colonna redécouvre à la bibliothèque capitulaire de la cathédrale de Chartres une copie ancienne de Tite-Live contenant la IVe décade, à l’exception du livre XXXIII. Dante parle de Tite-Live comme celui « qui ne se trompe pas » (Inf. 28, 7-12). Pétrarque, à l’âge de 20 ans, s'en confectionne une copie. Tite-Live apparaît dans ses sonnets et Scipion est le héros de son épopée latine l’Africa. Boccace en rédige une traduction italienne († 1375). Lu d’abord pour sa collection d’exemples touchant à la stratégie militaire, à l’habileté et aux vertus politiques, Tite-Live devient pour les humanistes le plus grand des historiens romains. Au XVe siècle, Lorenzo Valla († 1457) annote l’exemplaire de Pétrarque, tandis que Tite-Live est imprimé à Rome dès 1469, mais il faut attendre 1615 pour que le livre XXXIII de la IVe décade soit redécouvert.
Les sept premiers livres du Romuleon (qui en compte dix) sont un abrégé de Tite-Live complété par quelques rares autres sources.