Traduction de l'ouvrage : P. Ovidius Naso. Ars amatoria.
Indépendamment des adaptations en vers, l’Ars amatoria a fait l’objet d’une traduction en prose. Le traducteur du livre III n’est pas le même que celui des deux premiers livres, mais tous deux ont largement commenté le texte, tout en le traduisant entièrement et assez exactement, et en distinguant soigneusement le texte de la glose. Les deux traducteurs ont en effet enrichi leur traduction d’un nombre considérable de gloses : certaines sont une paraphrase de la traduction, d’autres développent des récits mythologiques de l’original ; d’autres encore sont des commentaires moraux ; une dernière catégorie comprend des additions qui ne semblent se rattacher que de très loin au texte latin (Athis et Prophilias, Blancandin ou L’orgueilleuse d’amour, le Roman de Troie, Chrétien de Troyes, Jean de Meun, refrains et fragments lyriques divers).
Bruno Roy a donné une utile table des passages traduits. Cornelis De Boer avait déjà proposé, en identifiant la plupart des auteurs utilisés dans le commentaire, tous du XIIIe siècle, de reculer jusqu’au début du XIIIe siècle cette œuvre que l’on datait généralement de la fin du siècle. Nico Van den Boogaard a conclu de l’examen des insertions lyriques, nombreuses dans la traduction, qu'on pouvait dater celle-ci des environs de 1240. Il faut préciser que B. Roy et N. Van den Boogaard ont chacun ignoré le travail de l’autre, publié la même année.
Inc. : Trois choses furent pour lesquelles Ovide fut esmeüs a faire ce livre La premiere cause fu pour monstrer sa science la seconde pour faire asçavoir la legiereté de son jouvent la tierce pour enseignier ses amis et ses compengnons en l’art d’amours et a avoir les amours aus dames et aus damoiselles. (p. 63-70, f.1)
Inc. : Teuste Se aucuns n’a mie en cestui pueple congneü l’art d’amours c’est a dire l’art d’amer lise moy car j’en suis maistre. (p. 70, f. 3v)
Expl. : Yci tiengne nostre ancre fermement en nos nefs c’est a dire jusques cy tien bien ce que je t’ay dit Je te parleray ycy aprés d’ensengnement d’autre menniere Et cy commence le second livre de cest Art. (p. 160, f. 44)
Inc. : Glose O vous jouvenceaux amoureux En ceste maniere fenist Ovide le premier ordenement de son livre. (p. 161, f. 44)
Expl. : Texte Et aussi puissez vous vaincre par ce que je vous ay dit comme Achilles fist par les armes que Vulcanus lui donna Et ainsi cy finera. (p. 227, f. 71v)
Inc. : En ceste oeuvre presente remaint a desclairer la sentence du tiers livre de Ovide De l’Art d’amour ouquel il enseingne aux dames la maniere comment elles doivent tenir leurs amis et decevoir. (p. 228, f. 72)
Expl. : ...pourquoy o vous jouvenceaux et jouvencelles que j’ay introduit a mon povoir en lieu de loange devez escripre en feuilles de parchemin ou d’autre matiere que je maistre et bon doucteur en l’art d’amour. (p. 281, f. 104)
Inc. : Je qui ce IIIe livre ay transporté de latin en romant selon mon petit engin... (p. 281, f. 104)
Expl. : ...Et puis qu’il peut donner proffit a chacun on ne m’en doit savoir mauvais gré se je l’ay transposé de latin en françois. (p. 281, f. 104)
(vu ms) Bruxelles, Bibl. royale, 10988 : 94 f. papier (filigrane sim. Briquet 9771 [ca 1448-1451]) ; milieu du XVe s. (proche du ms
Bruxelles, Bibl. royale, 2748-2749, f. 56 [1449], F. Masai et M. Wittek (dir.), Manuscrits
datés conservés en Belgique, Bruxelles-Gand, 1978, t. III, pl. 537) ; traduction en prose de l’Ars amatoria d’Ovide [titre : C’est Ovide
de l’Art d’amours (rubr.) f. 1 ; Explicit Ovidius de arte
amandi (rubr.) f. 94v] f. 1-94v : manque le livre III et l’épilogue.
Possesseur : ducs de
Bourgogne (inventaire de la librairie de Bourgogne vers 1467 [Barrois n° 1367] et
inventaire de Bruxelles [Barrois, n° 2169]). Sigle :
D Roy
Bibliographie : (1) A. Bayot, Catalogue des manuscrits français de la Bibliothèque royale de Belgique,
Bruxelles, s.d., dactylographié — (2) B. Roy, L’Art d’amours. Traduction et commentaire de l’Ars amatoria d’Ovide,
Leiden, 1974, p. 23-24.
(vu mf) Modena, Bibl. Estense Universitaria, γ.G.3.20 : 104 f. parchemin ; XVe s. (proche du ms Chantilly,
Musée Condé, 875, f. 343v [1446], Mss datés, t. I, pl. 100) ; traduction en prose de l’Ars amatoria d’Ovide f. 1-104.
Possesseur : librairie des rois de
France (écu de France, f.
1 ; inventaire de Blois en 1518 (cf. L. Delisle, Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque
nationale, Paris, 1881, t. III, p. 345). Sigle :
A Roy
Bibliographie : (1) B. Roy, L’Art d’amours. Traduction et commentaire de l’Ars amatoria d’Ovide,
Leiden, 1974, p. 19.
(vu ms) Paris, bibl. de l’Arsenal, 2741 : 61 f. parchemin ; 1er tiers du XVe s. (proche du ms
Paris, bibl. Mazarine, 253, f. 44 [1417], Mss datés, t. I, pl. 84) ; traduction en prose de l’Ars amatoria d’Ovide [titre : Yci commence
Ovide de l’art d’amours f. 2 ; Explicit Ovide de arte amatoria
f. 61a] f. 2a-61a : manque le livre III ; notes sur des événements du XVe s. et sur la famille d’Hostun
(de 1428 à 1435),f. 1 et 61v.
Possesseur : famille
d’Hostun (Dauphiné) de 1428 (au moins) à la fin du XVe s. Sigle :
B Roy
Bibliographie : (1) H. Martin, Catalogue des manuscrits de la bibliothèque de l’Arsenal, t. III,
Paris, 1887, p. 90 — (2) B. Roy, L’Art d’amours. Traduction et commentaire de l’Ars amatoria d’Ovide,
Leiden, 1974, p. 19-21.
(vu mf) Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 881 : 112 f. parchemin ; fin XIVe s.-début XVe s. ; traduction de Richard de Fournival, De vetula par
Jean Le Fèvre [titre : Ci commence Ovide
« De la Vielle », translaté de latin en françois par maistre Jehan Le Fevre, procureur en Parlement,
et fut trouvé ce livre en un petit cofret d’ivoire en la sepulture dudit Ovide IIIIc ans aprés sa
mort tout frais et entier ouquel livre sont contenuz moult nobles diz et enseignemens et au
commencement il traicte de la maniere de son vivre (rubr) f. 1a] f. 1a-48c ; traduction en
prose de l’Ars amatoria d’Ovide f. 49a-96c : manque le livre III ; ballades et rondeaux
non notés de Guillaume de Machaut f. 97a-112d.
Copiste : Raoul Tainguy (signature f. 48v et 96v) ; illustration : miniature d’un tiers de la justification (f. 1a) représentant Ovide écrivant à une
vieille femme ; possesseurs : Arnaud de
Corbie ; Jean
Martel, changeur rouennais († 1468) (ex libris f. de garde début) ; Jacques Cename († 1484-1485),
changeur d’origine lucquoise installé à Paris (dernier f. de garde : signature et devise « trop
ennuye ») ; François Briçonnet (signature avant-dernier f. de garde), receveur général des
Finances et maître de la chambre aux deniers en 1511 ; bibliothèque
royale de Blois et bibliothèque royale de
Fontainebleau. Sigle :
C Roy
Bibliographie : (1) B. Roy, L’Art d’amours. Traduction et commentaire de l’Ars amatoria d’Ovide,
Leiden, 1974, p. 21-23 — (2) M.-H. Tesnière, « Les manuscrits copiés par Raoul Tainguy, un aspect de la culture des grands
officiers royaux au début du XVe siècle », dans Romania, t. 107, 1986, notice p.
342-345 — (3) notice IRHT.