Traduction de l'ouvrage : Flavius Renatus Vegetius. Epitoma rei militaris.
La traduction anonyme dont les deux manuscrits portent au commencement du texte la date de 1380 a deux marques distinctives : d’une part, l’absence d’une traduction littérale du chapitre 26 du livre III (Regulae belli generales) et, « de l’autre, l’addition, à la fin du livre, d’une traduction versifiée de ce chapitre (Riules...). Observons également l’absence des prologues des livres II, III et IV, ainsi que l’absence d’une traduction du chapitre 17 du livre II. » (Le Livre de l’art de chevalerie de Vegece, traduction anonyme de 1380, éd. L. Löfstedt et alii, Helsinki, 1989, p. 5). Cette traduction est beaucoup plus libre que celles de Jean de Meun et de Jean de Vignay, bien qu’elle comprenne beaucoup de latinismes. On ne sait précisément d’où elle vient et elle n’a eu qu’une faible diffusion.
Inc. : Comment les Rommains sousmistrent a eulz le monde par l’art et exercitement des armes I (f. 1)
Inc. : Anciennement les estudes des bonnes sciences souloient estre mises en escript et les livres que li saige en faisoient estoient premierement presentés aux princes car il n’est riens qui soit commencié a droit se aprés Dieu la faveur du prince n’y est. (f. 5, p. 40)
Inc. : Comment les Romains soubzmistrent a eulz le monde par l’art et exercitement des armes I | L’en ne voit que pour nulle autre cause le peuple de Romme soubzmeist a sa seigneurie le monde fors tant seullement qu’ilz s’exercitoient en armes et avoient science de guerroier... (f. 5v-6, p. 41)
Expl. : ...Et pour ce tous jours se doivent li jenne homme excerciter a bataille et quar il est trop plus grant prouffit des siens ensaigner plus tost en armes que de louer les estranges au besoing de guerroyer. (f. 17, p. 58)
Inc. : Ci commence le second livre de chevalerie En quantes manieres chevalerie ou guerre est divisee I | Si comme le noble acteur des Latins tesmoingne ou commencement de son ditié l’art de chevalerie est en armes et en force... (f. 17, p. 60)
Expl. : ... si que quant l’ost fiche et arreste ses chasteaulz c’est a dire les tentes il semble que ce soit une grant cité forte et bien armee. (f. 29v, p. 82)
Inc. : Si commence le tiers livre. | De la maniere de l’ost I | Le premier livre de ce traittié a parlé de l’election et exercitement de chevalerie et batailleurs | Le second a ensaignié de l’institucion et ordonnance de la legion et de la science et dottrine de chevalerie. (f. 29v, p. 83)
Expl. : ...Car quant on a eu aucune bonne fortune les cuers humains de ceulz qui[lz] l’ont eu sont plus orguilleux et mains saiges si qu’adont peut il bien cheoir apoint d’eulx grever. (f. 56v, p. 125)
Inc. : Ci commence le quart et derrenier livre de l’art de chevalerie fait de Flave Vegesce jadis conte Estre fort ou de nature par la raison du lieu ou ilz sont ou par euvre | Comment les citez et les chasteaux doivent estre fors I | Les citez et les forteresses ou ilz sont fors par nature ou par main ou par l’un et l’autre qui vault mieulz... (f. 56v, p. 126)
Expl. : ... car l’usaige et le hantement de l’art de chevalerie treuve tousjours plus du fait et de la maniere de saigement guerroier que l’ancienne doctrine n’en pourroit moustrer. (f. 73, p. 156)
(vu mf) Bruxelles, Bibl. royale, 11046 : 76 f. parchemin ; vers
1420 (proche du ms Bruxelles, Bibl. royale II 2609, f. 2
[1430], F. Masai et M. Wittek (dir.), Manuscrits datés
conservés en Belgique : 1401-1440, Bruxelles-Gand, 1972, t.
II, pl. 326) ; traduction anonyme (1380) de l’Epitoma rei militaris de
Végèce [titre : Ci commence le livre de l’art de
chevalerie fait de hault homme et noble jadis Flave Vegesce du renc
conte. Ce traitié contient quatre livres et fut translaté de latin en
françois l’an de grace mil CCC IIIIxx f. 1] f. 1-73 : table
des rubriques f. 1-4v ; texte f. 5-73 : nombreuses corrections
marginales ou intralinéaires ; traduction des Regulae bellorum
generales [titre : Des rieules generaulz
de l’art de chevalerie f. 73] f. 73-75.
Illustration : armes peintes de Philippe Ier de Croÿ dans une réserve,
sur 2 colonnes et la moitié de la justification (f. 5) (cf. 1) ; possesseurs : Philippe Ier de Croÿ (armes peintes f.
1), Charles de Croÿ (« Cest livre nommé l’art de
chevalerie ou il n’y a que une histoire et est a monseigneur
Charles de Croÿ, comte de Chimay [signé]
Charles » f. 75), Marguerite
d’Autriche, Marie de Hongrie. Sigle :
B Löfstedt
Bibliographie : (1) M. Debae, La bibliothèque de Marguerite d’Autriche, essai de
reconstitution d’après l’inventaire de 1523-1524,
Louvain-Paris, 1995, n°165, p. 283-285 — (2) notice J. Monfrin.
(vu mf) Torino, Bibl. Reale, Saluzzo 188 : 72 f. parchemin ;
ca
1410-1415
; traduction anonyme (1380) de l’Epitoma rei militaris de
Végèce [titres : Ci commence le livre de l’art de
chevalerie fait de hault homme et noble jadis Flave Vegesce du Renc
conte et contient ce present traictié quatre livres lequel fut
translaté de latin en françois l’an de grace mil trois cenz quatre
vins f. 1 ; Cy aprés commence le premier
livre de Vegesce de chevalerie f. 4 ; Cy
fine le livre de Vegesce de chevalerie en prose mais il met ci aprés
aucunes notables ruiles de l’art de chevalerie Et comment souventefois
il avient que en fait de guerre fortune est plus dame que force de
corps et ce preuve il par aucuns anciens roumains f. 66] f.
1-68 : table des rubriques f. 1-4 ; f. 4v blanc ; texte f. 5-68 ; 7
ballades morales d’Eustache Deschamps
f. 68v-72v.
Copiste : Raoul Tainguy ; illustration : 1 miniature des 2/3 de la justification par le maître de Virgile (f. 5) (cf.
1). Sigle :
T Löfstedt
Bibliographie : (1) Le Livre de l’art de chevalerie de Vegece,
traduction anonyme de 1380, éd. L. Löfstedt et
alii, Helsinki, 1989 (Suomalaisen Tiedeakatemian
toimituksia, B 236), p. 8-11 [notice d'O. Merisalo] — (2) M.-H. Tesnière, « Les manuscrits copiés par Raoul Tainguy, un
aspect de la culture des grands officiers royaux au début du XVe
siècle », dans Romania, t. 107, 1986, p. 282-368,
notice p. 361-364 — (3) R. H. Rouse et M. A. Rouse, Manuscripts and their makers,
Commercial Book Producers in Medieval Paris 1200-1500,
Londres, 2000, t. II, p. 122 — (4) notice J. Monfrin.