École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Thomas d'Epernon » Cartulaire » 15 novembre 1315

« Marie, reine de France. — De la justice et ressort du prieur d'Epernon. — Pour le prieur d'Espernon. — Arrestum pro quodam homine occiso, do quo justicia nobis pertinebat. »

  • B N° 11 bis de la liasse. Double queue de parchemin.
  • a Cartulaires de Saint-Thomas d'Epernon et de Notre-Dame de Maintenon, prieurés dépendant de l'abbaye de Marmoutier, éd. Auguste Moutié et Adolphe de Dion, Rambouillet, 1878.
D'après a.

« Marie par la grâce de dieu Roine de France, A Touz ceus qui ces présentes lettres verront salut. Comme plet feust meu, deuant nostre baillif de Mante, Entre le prieur de Saint Thomas dEspernon, d'une part ; et le baillif de nostre amée la Contesse dAubemalle en la juridiction dEspernon ; Et le baillif de nostre amée la Contesse de Montfort, pour tant comme à chascun deus touchoit ou pouet touchier dautre part ; sur ceu que le dit prieur disoit et maintenoit ; que il son prieuré, touz les biens les sougiez et les habitanz de son dit prieuré, estoient et sunt en saisine destre tenuz gardez et deffenduz, par les justiciers du siège de Nogent, et les justiciers du dit siège en saisine de les garder et deffendre, dès le temps du Roy notre Sire ; Et depuis ce, que la terre de Mante et de Nogent, estoit venue en notre main, et que toutes foiz que aucuns griès estoient fez au dit prieur, aus sougiez et aux habitantz de son dit prieuré, des genz des dessus dites contesses, ou dautres, le dit prieur, les diz sougiez et les diz habitanz, sen doulaient aus justiciers du dit siège, et par les diz justiciers estoient gardez et les griès ostez et diceus fesoient droit, jusques à tant que la dite Contesse de Montfort, empétra deuers le Roy une lettre contenant la forme qui ensuit. Ph. par la grâce de dieu Roy de France, A tous ceus qui ces lettres verront salut ; Sachent tuit que comme à la requeste et instance de notre amée et féal Béatriz, contesse de Dreus et de Montfort, complaignant et requérent à notre chière dame et mère, Marie par la grâce de Dieu Roine de France, que eile li feist oster lempeschement que ses genz de Nogent li metoient en la ville d'Espernon et ès appartenances, et en la chastellenie de ce lieu, en justicant et voulant justicier ès diz lieus, pour cause de ressort en cas de deffaut de droit et de mauvès jugement, les quieus lieus la dite contesse disoit estre tenuz de li sanz moian, et a li pour réson de son chastel de Montfort appartenant ès cas dessus diz ; informacion ait esté faite du commandement de ladite Roine, et trouué par la dite informacion, les cas dessus diz et la congnoissance diceus, pour réson dudit chastel de Montfort appartenant à la dite contesse ; Et li ait retardé la dite Roine à deliurer la congnoissance ès cas dessus diz, pour tant seulement que naus genz li fesoient entendre que avant que la terre de Nogent li feust baillée en douaire, naus genz de Nogent estoient en saisine de justicier ès diz lieus ès cas dessus diz, si comme il appert par les lettres de la dite Roine faites sur ce que nous auons veues ; Nous consideranz les choses dessus dites, la congnoissance des dites choses en la ville dessus dite et appartenances, et en la chastelenie dicelle, deliurons à plain à la contesse, et le ressort tout dicels nous metons et renuoions à mestre en la fourme et en la manière que nous y auions mis et renuoié le chastel et la chastelenie de Montfort. En tesmoing de la quèle chose nous auons fet ces lettres seeller de notre seel sauf le droit dautrui. Donné à Lorriz en Gastinais le . Et les diz bailliz des dites contesses, par tant quie à chacun deus touchoit ou pouet touchier, disoient et maintenoient, que le dit prieur son prieuré, les biens les sougiez et les habitanz de son dit prieuré, au siège de Mante deuoient ressortir, et par les justiciers du dit siège deuoient estre gardez et demenez et faire droit diceus ; mesmement comme le Roy notre Sire eust voulu mestre le ressort d'Espernon à Mante, aussint comme il y auoit mis le ressort de Montfort, par les lettres que données auoit sur ceu, qui dessus sont dites ; et de puis tout ceu, le dit prieur eust impetrê unes lettres du Roy au contraire, contenanz la fourme qui ensuit... Ph. dei gratia Francorum Rex, carissime amtri et domine nostre M. dei gratia Regine Francie, uel eius locum tenenti salutem. Ex conquestione prioris de Espernone nuper accepimus, quod cum ipse prior, pro se, prioratu suo et subditis ejusdem, ad sedem et curiam castri vestri de Nogento et non alibi ressortiri, et per justiciarios dicte sedis, et non alios gardiari consueverit, et in hujus possessione sit et fuerit ab antico. Vos que quamdiu dictum castrum tenuistis, fueritis et antea nos et predecessores nostri fuerimus in possessione exercendi ressortum et gardam hujus per dictos justiciarios et non alios, prout dicit, nichilominus dilecte et fideles mee, Duccissa Britanie Comitissa Montisfortis, et Comitissa de Alba merula, dictos priorem prioratum et subditos ejusdem, in casibus ressorti et gardie, ad sedem et curiam vestram de Medonta, in ipsorum prejudicium et gravamen nituntur trahere, vos que ipsos ad hoc nitimini cohercere, pretextu quarumdam litterarum, quibus comitatum Montisfortis cum ejus pertinentiis, infra quas dicti prioratus ejus subditi fore noscuntur, in et sub ressorto de Medonta dicimus posuisse, cumque deliberato super hoc consilio duximus ordinandum, quod dictus prior cum suo prioratu et subditis ejusdem, ad locum et sedem quibus ab antiquo in ressorto et gardie casibus justiciari consueuerint, quo ad huius ressortum et gardiam, in statu pristino remittantur. Vobis id circo mandamus quatenus si dictus prior pro se suo prioratu et ejus subditis, fecerit vobis fidem, quod ipsi ad sedem et curiam de Nogento ressortiri et per eam gardiari consueverint sicut predicitur, quod ad hoc ipsos ad ipsam sedem et curiam plenarie remittatis, in et sub ipsius hujus ressorto et gardia remensuros ; Nec eos deinceps super hiis ad dictam curiam vestram de Medonta, aut alibi extracuriam de Nogento quomodolibet evocetis ut trahi permitatis, non obstantibus predictis litteris aut aliis quibuslibet incontrarium impetratis, Datum Parisiis. . Sur les quieus débaz deuant diz, meuz entre les dites parties, fèz contraires furent bailléz par escript dune part et dautre et tant procedèrent deuant notre dit baillif, que les dessus diz bailliz des dites contesses, se delessièrent de leurs fez et ne voudrent plus aler avant sur iceus, aincois à la leu avant sur le fet dudit prieur, tesmoins traiz et amenez de la partie du dit prieur sur le sien fet, jurez et examinez, la cause mise par deuers nous ; veu le procès, et la déposition des tesmoinz du dit prieur, veu les lettres impétrées de la dite contesse de Montfort, et celles impétrées du dit prieur au contraire, des quelles les teneurs sont ci dessus dites, Eu consueil et déliberation sur ce, Dit fu et par arrest, que le dit prieur son prieuré, les biens les sougiez et les habitanz de son dit prieuré, par les justiciers du siège de Nogent seront tenuz, gardez et deffenduz de touz griès et de touz empeschemenz qui oposez leur seront de quelconques personnes, et des quieus ils se doudront (sic), ou douloir voudront, Et renuoions iceus au dit siège, pour reson de garde. Item comme plet feust meuz deuant notre baillif de Mante, entre le prieur d'Espernon procureur de Maremoustier d'une part, et le baillif de notre amée la Contesse d'Aubemalle en la ville d'Espernon dautre, sur ce que le dit prieur disoit et maintenoit que le dit baillif la contesse, en la justice du dit prieur auoit pris et traist pardeuers soy Guérin Pinguernel qui tué auoit Phlippot Daudin, par chaude mellée commanciée entre eus, ce que le dit baillif ne pouet ni ne deuoit, ou grief et prejudice de la juridicion du dit prieur, quar il disoit que par la manière du fet, le fet estoit occision, duquel la congnoissance li en appartenoit, et nemmie murtre ; Et le dit baillif si disoit que le fet estoit murtre et nemmie occision, et pour ce disoit que pardeuers li en deuoit demourer la congnoissance ; Et sur ce les dites parties sestoient assenti que notre dit baillif en enqueist et seust la verité et la manière du fet, parmi les intendiz baillez des dites parties, et que sur ce leur feist droit. La cause mise pardeuers nous, Veu les enquestes dune partie et dautre, En consueil et déliberation sur icelles, Dit fu et par arrest que le fet dentre les dessus diz Guérin Pinguernel et Phlippot Daudin fu et estoit occision et nemmie murtre, et que il appartenoit au dit prieur ; En tesmoing de laquelle chose, nous auons fet seeller ces lettres de notre propre seel. Données . »


1 Gaignères donne le dessin du sceau de la reine Marie, dont cette pièce et la précédente étaient munies. Il est décrit sous le numéro 156 dans l'Inventaire des sceaux des archives nationales.