École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 1 » V. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs prieuré de Cluny, sous le règne de Philippe Ier » Actes concernant l'acquisition par Saint-Martin de diverses propriétés à Clamart, et l'abandon par Gui [le Rouge] de Montlhéry de tous les droits qu'il pouvait exercer sur ce territoire » 1079-1085

Gautier de Bagneux et sa femme Heudiarde concèdent à Saint-Martin la nef de l'église de Clamart, de l'aveu d'Arnoul, leur seigneur.

  • A Original perdu.
  • B Copie de 1118, Bibl. nat. de Fr., ms. lat. 10977, Liber Testamentorum, fol. 10', nº 21.
  • a Marrier, Monasterii Sti Martini de Campis historia, p. 479.
  • b Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, Joseph Depoin (éd.). Ligugé : 1913-1921.
D'après b.

Notum fieri volumus omnibus Xristi fidelibus quod Walterius de Banniolis71 et Hildiardis uxor ejus, pro remuneratione vitæ æternæ æcclesiæ Beati Petri Cluniacensis, sub qua et Sti Martini de Campis, concesserunt capsum æcclesiæ de Clamart30, concedente Arnulfo domino suo, a quo tenebant, et uxore ejus et filio. Hujus concessionis Arnulfi et uxoris ejus et filii, testes sunt Adam filius Teobaldi de Crispeio72, Helo nepos Helonis de Firmitate73, Hugo filius Auduinia.

Quando Walterius et uxor ejus quod supradictum est æcclesiæ Beati Petri Cluniacensis et Sti Martini de Campis dederunt, testes sunt : Hernoldus nepos ipsius Walterii, Constancius frater ejus71 ; Albertus dapifer, Warinus ; Aszo dispensator regis118, Rotgerus, Warinus frater ejus, Ulricus falconarius, Walbertus pedacer, Durannus, Odo, Leobertus, Arroldus, Walterius major33, Walterius.

Addiderunt adhuc et arpennum vinee qui continetur sub pagob ejusdem ville.


71 Bagneux, ca. et ar. Sceaux. Arnaud, neveu de Gautier, devint sous-prieur de St-Martin (nº77 et note 197 infrà). La seigneurie de Bagneux se retrouve au XIIIe siècle aux mains de la famille Le Riche. Cf. une charte de 1230 où de vastes terrains à Bourg-la-Reine sont cédés à Ste-Geneviève par la dame de Bagneux, Petronilla relicta defuncti Roberti Divitis de Balneolis, et ses fils Hugues, Guérin, Mathieu, Bernard (Cart. de Ste-Geneviève, fol. 140).
30 Clamart, ca. Sceaux (Seine). La donation de l'aître et de l'autel a dû précéder celle du chapt de l'église, et l'abandon par Gui de Montlhéry de ce qu'il possédait. Cette donation de Gui étant souscrite par sa seconde femme, sans qu'il soit question d'enfants, doit être des débuts de son mariage avec Elisabeth veuve de Bouchard II de Corbeil, et mère d'Eudes de Corbeil, bienfaiteur de Saint-Martin-des-Champs.
72 Thibaud Le Riche de Crépy souscrivit, le 27 mai 1061, l'acte de fondation du prieuré de Béthisy, et en 1081, la charte où Hugues de Dammartin dote St-Leu d'Esserent (Chan. Müller, Cartulaire de St-Leu d'Esserent, p. 3) ; avec lui sont nommés ses trois fils, Pierre, Adam, Lambert. Il était mort dès le 9 décembre 1101, date où ses fils assistent à un acte de Hugues le Grand, comte de Valois, pour les serfs de St-Arnoul de Crépy : « Milites qui affuerunt Adam Dives et frater ejus Petrus, et ambo filii Thetbaldi Divitis. " En 1103 on trouve à Crépy " Petrus frater domini Adam » (Coll. Moreau, t. XLI, fol. 52, 104). Cette famille, qui a possédé la seigneurie de Nanteuil-le-Haudoin, a été, tout à fait arbitrairement, rattachée par d'anciens généalogistes à la maison de France. — En 1135, une charte de l'évêque de Meaux pour l'église de Nanteuil porte : « Testes : domnus Theobaldus de Crispeio, Helisabeth uxor ejus, Thebaldus filius ejus, Henricus nepos Thebaldi. » (Du Plessis, Hist. de l'église de Meaux, t. II, Preuves, p. 31 ; nºlii.)
73 Huon ou Heïon II, dit le Blanc, petit-fils d'Heïon châtelain de la Ferté, donna plus tard à St-Martin-des-Champs l'église du Vivier, qui passa aux Prémontrés dès 1121, comme on le verra plus loin.
a On pourrait lire en B « Duduini ».
118 Sur Eudes I de Gonesse, voir la notice 80. — Aszon avait épousé Emerbour, fille d'Heudiarde ; Marie épousa plus tard Hugues. Aszon est sans doute le panetier du roi cité en 1093 (nos44 et 46) qualifié dispensator regis (nº25) parce qu'il distribuait les aumônes de la table royale aux pauvres. Le pain de Gonesse était le plus recherché, à cause de la qualité particulière de l'eau dont se servaient les boulangers. (Mém. de la Soc. hist. du Vexin, t. XI.)
33 Bagneux, ca. Sceaux. — Arnaud était moine de St-Martin et devint prieur de Janville.
b Pagus a ici le sens de « terroir ».