École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 1 » VI. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs sous le règne de Louis VI le Gros » 1106-1109

Gervais I de Châteauneuf-en-Thimerais, jadis sénéchal du Roi, donne, entre autres bienfaits, à St-Martin le tiers de la seigneurie de St-Omer-en-Chaussée qu'il avait acquise d'un de ses chevaliers, Hugues Poncher.

Du consentement de sa femme Mabile, il donne à St-Martin la terre de Mamerault, qui sert à indemniser le chapitre de Paris, au temps de l'évêque Guillaume (mai 1095-17 août 1102). Plus tard, pour la pitance des moines le jour des Rameaux, il renonce en leur faveur au droit de travers qu'il avait à Mantes sur les tonnes de vin et, pour l'achat de poisson en Carême, il donne la dîme de tout le travers de Milly et de Conty.

  • A Original perdu.
  • B Copie de 1118, Bibl. nat. de Fr., ms. lat. 10977, Liber Testamentorum, fol. 29', nº 62.
  • a Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
D'après a.

Noverint p. et f. quod vir quidam nobilis Gervasius, regis Philippi quondam dapifer313, inter multa beneficia que æcclesiæ Sti Martini de Campis contulit, etiam decime terciam partem Sti Audomari juxta Milliacum314, quam a quodam milite suo, nomme Hugone Punherio, emerat, predictæ æcclesiæ Sti Martini dedit, et donum super altare posuit, audientibus testibus quorum hæc sunt nomina : Hugo de Puteolo et Hugo prepositus de eodem castro ; Sangualo, Bernardus panetarius ; Alexander custos equorum ; Bernardus puer, Herluinus filius Helgoti.

Presentibus et futuris notificamus quum amicus noster Gervasius miles313 concedente Mabilia uxore sua, preter multa alia que enumerari non possunt, donavit Sto Martino terram de Marmerello315, de qua, ipso volente, adquietavimus pastum canonicorum Parisiensium, vivente et concedente Willelmo episcopo. Donavit etiam ad refectionem monachorum quod apud Medantum habebat de transeuntibus tonnis ferentibus vinum deorsum. Et ad pisces emendos per Quadragesimam, in usus monachorum, dedit decimam tocius transversi de Milliaco314, et de Contivo316 quoque loco transversum prefatum accipitur. Et insuper, concedentibus uxore sua et filiis suis, concessit quicquid de feodo ipsius dare vellet aliquis Sto Martino. Harum rerum donum posuit ipse super altare Sti Martini, , presente et concedente uxore sua Mabilia et Hugone primogenito suo313. Reliqui vero filii qui absentes erant, postea concesserunt. Hæc omnia donavit ad monachorum sustentationem Sti Martini de Campis ibi degentium sub patrocinio Sti Petri Cluniacensis, ut memoria ejus et uxoris et filiorum, in vita et in morte, semper habeatur apud Sanctum-Martinum. Hæc autem scripta atque concessa sunt vivente domno abbate Hugone Cluniacense et domno Teobaldo priore Sti Martini.


313 Gervais succéda comme sénéchal de Philippe Ier, dès 1081, à son devancier Adam, promu au dapiférat en 1079, et qui exerçait peut-être encore sa charge en 1080. Son dernier acte est de 1090. La même année ou la suivante au plus tard il fut remplacé par Manassé, et celui-ci dès 1091 par Gui de Rochefort (Maurice Prou, Recueil des Actes de Philippe Ier, Introd., p. 138). — Quant à la seconde notice, il résulte d'une charte confirmative d'Eudes III, év. de Beauvais (LL 1351, fol. 68) que ce Gervasius miles fut dapifer regis. C'est Gervais I de Châteauneuf-en-Thimerais, nommé avec sa femme, ses quatre fils et ses deux filles dans une charte de 1104 (Coll. Moreau, XLI, 149). Mabile survécut à son mari ; elle est citée avec son fils Hugues II et sa bru Auberée, fille du comte Robert I de Meulan (Coll. Baluze, XXXVIII, 231). — Elle était probablement sœur de Sagalon III de Milly, d'où lui seraient venus les droits sur les travers de Milly et de Conty, qui paraissent bien avoir fait partie de sa dot. Amicie, fille aînée de Sagalon III et héritière de Milly, unie à Pierre de Gerberoy, eut une fille appelée Mabile.

La mère de Mabile de Châteauneuf est connue par une lettre d'Ives de Chartres. C'est une autre Mabile, sœur de Robert de Bellesme et fille de Roger de Montgommery. Josseline, mère de Roger, avait elle-même pour mère Seufrie, sœur de la duchesse Gonnor de Normandie. Ives s'opposa, en vertu de cette généalogie, au mariage de Hugues de Châteauneuf, fils aîné de Gervais, avec une fille du roi Henry Ier d'Angleterre, lequel eut Gonnor pour trisaïeule. Aucun compte n'ayant été tenu de ses menaces, Ives excommunia le jeune Hugues. Le légat du Saint-Siège, Conon de Préneste, paraît lui avoir donné tort (Migne, Patrologia latina, t. 162, pp. 265, 270, epp. 261, 266). Cependant Hugues ayant fini par épouser la sœur de Galeran II, comte de Meulan, partagea en 1124 le sort de celui-ci, qui, s'étant révolté contre Henry Ier, fut défait et puni.

314 St-Omer-en-Chaussée, ca. Marseille, ar. Beauvais (près de Milly-sur-Thérain).
315 Mamerault, éc. Poupry, ca. Orgères, ar. Châteaudun (Eure-et-Loir).
316 Conty, ar. Amiens.

313 Gervais succéda comme sénéchal de Philippe Ier, dès 1081, à son devancier Adam, promu au dapiférat en 1079, et qui exerçait peut-être encore sa charge en 1080. Son dernier acte est de 1090. La même année ou la suivante au plus tard il fut remplacé par Manassé, et celui-ci dès 1091 par Gui de Rochefort (Maurice Prou, Recueil des Actes de Philippe Ier, Introd., p. 138). — Quant à la seconde notice, il résulte d'une charte confirmative d'Eudes III, év. de Beauvais (LL 1351, fol. 68) que ce Gervasius miles fut dapifer regis. C'est Gervais I de Châteauneuf-en-Thimerais, nommé avec sa femme, ses quatre fils et ses deux filles dans une charte de 1104 (Coll. Moreau, XLI, 149). Mabile survécut à son mari ; elle est citée avec son fils Hugues II et sa bru Auberée, fille du comte Robert I de Meulan (Coll. Baluze, XXXVIII, 231). — Elle était probablement sœur de Sagalon III de Milly, d'où lui seraient venus les droits sur les travers de Milly et de Conty, qui paraissent bien avoir fait partie de sa dot. Amicie, fille aînée de Sagalon III et héritière de Milly, unie à Pierre de Gerberoy, eut une fille appelée Mabile.

La mère de Mabile de Châteauneuf est connue par une lettre d'Ives de Chartres. C'est une autre Mabile, sœur de Robert de Bellesme et fille de Roger de Montgommery. Josseline, mère de Roger, avait elle-même pour mère Seufrie, sœur de la duchesse Gonnor de Normandie. Ives s'opposa, en vertu de cette généalogie, au mariage de Hugues de Châteauneuf, fils aîné de Gervais, avec une fille du roi Henry Ier d'Angleterre, lequel out Gonnor pour trisaïeule. Aucun compte n'ayant été tenu de ses menaces, Ives excommunia le jeune Hugues. Le légat du Saint-Siège, Gonon de Préneste, paraît lui avoir donné tort (Migne, Patrologia latina, t. 162, pp. 265, 270, epp. 261, 266). Cependant Hugues ayant fini par épouser la sœur de Galeran II, comte de Meulan, partagea en 1124 le sort de celui-ci, qui, s'étant révolté contre Henry Ier, fut défait et puni.