École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 2 » XI. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs sous le règne de Louis VII (1137-1180) » Paris, 1er août 1137 — janvier 1138

Le roi Louis VII approuve la donation à St-Martin, par Hugues Tirel, de la terre de Bouffémont ; il confirme une libéralité de son père Louis VI.

  • A Original Arch. nat., K 23, nº 22.
  • B Copie de 1209, Arch. nat., LL 1351, fol. 25, incomplète des souscriptions des grands-officiers.
  • C Copie du xve s., Arch. nat., LL 1352, fol. 23.
  • D Copie du xvie s., Arch. nat., LL 1353, fol 22.
  • a Tardif, Monuments historiques, nº 433, p. 238.
  • b Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
  • Luchaire, Actes de Louis VII, p. 103, nº 16, avec la date : 1138, janvier au 2 avril.
D'après b.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Quia evangelica ammonitione instruimur ut nobis de iniquo mammona amicos faciamus, dignum est ut eos a quibus in eterna tabernacula recipiemur, terrenorum beneficiorum participes faciamus, ut eorum spiritalia mereamur. Iccirco ego Ludovicus, Dei gratia rex Francorum et dux Aquitanorum, elemosinam quam134 Hugo Tirels ecclesie Sancti Martini de Campis et monachis ibidem Deo servientibus dedit, predicto Hugone humiliter rogante, laudavi et confirmavi : villam scilicet Bofesmont135, cum agris et terris ad eandem villam pertinenti bus, supradicto Hugone nichil penitus in ea, sive justicie, sive cujuslibet redditus, retinente, sed cam omnino libere concedente, et ita quod hospites predicte ville semper habebunt in ipsius Hugonis nemore, quod proximum est eidem ville, que prius solebant habere, necessaria scilicet ad reficiendos tantum parietes, et corilum et spinam et mortuum nemus tantum ad comburendum, et truncum veterem, quando eum rusticus impulsu pedis sternere poterit, ita tamen quod illos redditus quos rustici jam dicto Hugoni pro suo nemore dare solebant, monachi Sancti Martini in perpetuum habebunt.

Confirmavi etiam decimam de Marileo89 quam pater meus rex Ludovicus, a Tebaldo de Moret90 emit, Sanctoque Martino, ob remedium anime sue, ut omni tempore et maxime in anniversario ipsius die ejus memoria haberetur, devotissime concessit. Quod ut firmum maneat, sigilli mei auctoritate roboravi.

Actum Parisius in palatio nostro, iiiito, astantibus in palati nostro quorum nomina subtitulata sunt et signa. Signum Radulfi Viromandorum comitis et dapiferi nostri. S. Willelmi buticularii. S. Hugonis constabularii. S. Hugonis chamerarii.

Data per manum Algrini 1 cancellarii136


134 Hugues Tirel Ier, châtelain do Poix en Picardie et de la tour de Poix à Pontoise, seul héritier de Gautier Tirel III par suite de la mort de son frère aîné Gautier IV, se croisa en 1147 avec Louis VII, ainsi que le prouve une fondation qu'il fit alors au prieuré de Conflans-Ste-Honorine où sa mère s'était retirée pour passer religieusement son veuvage et avait été inhumée ; cet acte est daté « secundo die Penthecostes, rege Francorum pergente Iherusalem et ipso Hugone cum illo. » Hugues ne paraît pas être revenu de ce voyage, et Gautier Tirel V, son fils, le remplaçait en 1157. (Depoin, Cartulaire de St-Martin de Pontoise, Appendices, pp. 454-456. — Les comtes de Beaumont-sur-Oise et le prieuré de Ste-Honorine de Conflans, charte nº 36.)
135 Bouffémont, ca. Ecouen, ar. Pontoise.
89 Martes, ca. Rozoy-en-Brie, ar. Coulommiers, à peu de distance de Tournan, Pontault, Berchères où St-Martin-des-Champs possédait des églises et des dîmes (de préférence à Mériel, ca. l'Isle-Adam, ar. Pontoise, identification proposée par Luchaire).
90 Moret, ar. Fontainebleau (Seine-et-Marne). — La donation revêt un caractère testamentaire : elle fut peut-être verbale, en tous cas les préoccupations qu'elle indique la rapprochent des derniers moments de Louis le Gros.
136 Le calcul des années du règne de Louis VII a pour point de départ, dans cette charte et plusieurs autres, son accession à la chevalerie, que Luchaire a proposé de fixer à janvier 1135, dans son introduction aux Actes de Louis VII. Le compte des années de ce règne peut s'établir aussi de trois autres façons : de la première consécration de Louis le Jeune, alors âgé de onze ans, le 25 octobre 1131 ; de l'abdication momentanée de Louis VI au début de novembre 1135 ; enfin du jour où sa mort rendit le trône vacant, le 1er août 1137. La donation confirmée par Louis VII et par l'évêque Etienne ne nous est pas parvenue, mais elle est rappelée dans un acte postérieur de Hugues Tirel.

1 (monogr. royal)