École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 2 » VII. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs sous le règne de Louis VI le Gros, de 1126 à 1137 » 1126 — 1129

Acte établissant les droits de St-Martin sur la terre et l'église de Choisy-en-Brie.

Thibaud IV, comte de Blois, confirme le don du domaine de Choisy-en-Brie, fait à St-Martin par le vicomte Geofroi de la Ferté-Ansoud et approuvé par Ade, fille de Geofroi, exception faite des fiefs des sept chevaliers qui doivent le service de garde à La Ferté.

  • A Original Arch. nat., S 1413, nº 43. Sceau fruste.
  • B Copie de 1129, Bibl. nat. de Fr., ms. lat. 10977, Liber Testamentorum, fol. 79'.
  • C Copie du xve siècle, Arch. nat., LL 1352, fol. 119.
  • D Copie du xvie siècle, Arch. nat., LL 1353, fol. 142.
  • a Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
D'après a.

Notum sit omnibus hominibus quod ego Teobaldus, Blesensis comes, laudo et concedo, et sigilli mei impressione corroboro, donum quod apud Choisiacum24 Gaufridus vicecomes Firmitalis-Ansculfi et uxor ejus Constancia post decessum suum, pro remedio animarum suarum et filii eorum Petri25, omniumque antecessorum suorum, ecclesie Sti Martini de Campis in elemosinam dederunt, videlicet quicquid apud pred. villam Choisiaci habebant in dominio suo et in casamentis, exceptis casamentis illorum militum qui debebant custodiam ad Firmitatem-Ansculfi, quorum nomina sunt hec : Matheus Lothoringus, Goscelinus de Domno-Martino26, Hugo Montiniacensis27, Bartholomeus Meldensis, Matheus de Ruetel28, Odo de Sancta-Auda, Margareta de Marnou29, et exceptis illis qui de his tenent. Hoc donum laudavit et concessit Ada filia eorum30. Concessioni comitis Teobaldi interfuerunt et testes sunt : Andreas de Baldimento31, Radulfus capellanus, qui hanc cartam sigillavit, et Stephanus prepositus Castri-Teoderici. Guillelmus clericus scripsit.


24 Choisy-en-Brie, ca. La Ferté-Gaucher, ar. Coulommiers (S.-et-M.).
25 Geofroi, vicomte de la Ferté-Ançoul (Firmitas Ansculfi, depuis La Ferté-sous-Jouarre, ar. de Meaux), doit être catalogué. Geofroi II en raison de son rattachement au vicomte Geofroi I (Galfredus vicecomes) qui souscrit avec Jean, prévôt de Meaux (Johannes præfectus Meldensis) une charte des comtes Etienne-Henri et Thibaud IV sous Manassé Ier, évêque de Meaux, en faveur de l'église Ste-Céligne de cette ville, antérieurement au départ d'Etienne pour la Terre-Sainte où il mourut en 1102 (Ms. 1. 12878, fol. 305). Geofroi II épousa Constance (de race royale, rappelant par son nom le souvenir de Constance, troisième femme du roi Robert le Pieux). Leur fille, Mahaud, fut abbesse de Notre-Dame de Soissons dont elle reconstruisit l'église : son éloge funèbre, dans le nécrologe du monastère, débute ainsi : « XVI kal. Novembris, obiit domna Mathildis venerabilis abbatissa, regali stirpe clara. « (Coll. D. Grenier, vol. 63 bis). Geofroi mourut un 15 avril et Constance un 2 février : « III non. Februarii, obiit Constancia regali progenie orta, mater venerabilis abbatisse Mathildis... « (Nécrologe, coll. D. Grenier, vol. 63 bis). — C'est par suite d'une erreur de date bien évidente qu'on a supposé Geofroi encore vivant en 1154. « Gaufredus vicecomes Firmitatis Ansculfi », sa femme Constance et leurs deux enfants Pierre et Ade, sont cités ensemble (Du Plessis, Hist. de Meaux, Preuves, t. II, p. 42). Pierre mourut avant son père, un 26 septembre, c'est à sa prière que Geofroi II donna la voirie de Charly (Aisne) à N.-D. de Soissons, dont Mahaud était déjà abbesse (D. Germain, Hist. de N.-D. de Soissons, p. 440 ; Nécrol. de l'abbaye) de concert avec Hécelin et Mathieu Lorrain (Hecelinus Matheusque Lothoringenses) ; Cf. Arch. de l'Aisne, H 1508, fol. 256.
26 Dammartin-sur-Tigeaux, ca. Rosay, ar. Coulommiers.
27 Montigny, éc. Charley-en-Brie, ca. Coulommiers.
28 Rutel, éc. Villenoy, ca. Meaux.
29 Marnoue-les-Moines, éc. Ocquerre, ou Marnoue-la-Poterie, éc. May-en-Multien, ca. Lizy-sur-Ourcq, ar. Meaux.
30 Ade épousa Simon d'Oisy, issu des châtelains de Cambrai ; elle est qualifiée « dame de la Ferté-Ansould ", et son mari " vicomte de Meaux » dans un acte où sont nommés leurs quatre enfants, Gilles, Hugues, Pierre, Mahaud (Du Plessis, Hist. de Meaux, t. II, Preuves, p. 49). La charte n'est point datée ; mais en 1163 « Simon et filii ejus Egidius et Hugo » souscrivent une charte de Nivard de Chamigny (Coll. Baluze, XXXVIII, 272). Simon, qualifié vicomte de Meaux et châtelain de Cambrai, venait de perdre son fils Gilles lorsqu'en 1167 lui et Hugues donnèrent au prieuré de Reuil-en-Brie les moulins banniers et le four banal de la Ferté[-sous-Jouarre]. (Ib., 267 ; Du Plessis, loc. cit., p. 56, nºcx.) « Symon de Oisiaco vicecomes Meldensis " fonda en 1170 le prieuré de Duisy ; " laudaverunt filii nostri Hugo, Petrus et filia Heldealdis » (Ibid. 270). Mais en 1171, on trouve un acte de sa veuve Ade, vicomtesse, agissant de concert avec Hugues (Ib., 271). Hugues fut vicomte de Meaux et châtelain de Cambrai ; sa femme Marguerite dont on a le sceau en 1186 (Demay, nº 5509) lui survivait en 1204 (Arch. de Seine-et-Marne, H 410, fol. 105-107).
31 André de Baudement fonda le prieuré de St-Romain à la Ferté-Gaucher ainsi que le rappelle une charte de 1133 : « Domnus Andreas de Baldimento apud eandem firmitatem capellam construxit in qua canouici supradicti deservirent. » (T. du Plessis, Hist. de l'église de Meaux, t. II, Pièces justificatives, p. 25, n. xli). — Sur ce sénéchal de Thibaud IV, voir la note du tome Ier, p. 205.