École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 3 » XIII. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs sous le règne de Philippe-Auguste (1180-1223). » 1er janvier ou 9 avril 1200 - 1er janvier ou 25 mars 1201

Simon IV de Montfort et Gui son frère (seigneur de Beynes) confirment les dons de leur trisaïeul Amauri III, et l'accord fait par leur aïeul Simon III, comte d'Evreux, avec les moines de Saint-Martin, au sujet de la terre de la Couperie à Beynes.

  • A Original en partie rongé, Arch. nat., S 1343, nº 21.
  • B Copie de 1209, Arch. nat., LL 1351, fol. 107, coll. et complétée sur A intact.
  • C Copie du xve s., Arch. nat., LL 1352, fol. 111'.
  • D Copie du 20 février 1552, sur A déjà rongé, Arch. nat., S 1343, nº 22.
  • E Copie du xvie s., Arch. nat., LL 1353, fol. 134.
  • a Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
D'après a.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Symon dominus Montisfortis et Guido frater meus, notum fieri volumus t. p. q. f. quod felicis memorie comes Amauricus, abavus noster247, interventu domini Hugonis de Creceio, ecclesie Sti Martini de Campis dedit in elemosinam villam que dicitur Cuperia, cum nemore circumposito, quod vulgo Plessicum dicitur, et terra arabili, excepto quod Ono major et frater ejus de nobis tenent, exceptis etiam corveis nostris et equitatuum nostrorum submentionibus, hoc itaque donum abavi nostri ratum habemus, et ut futuris temporibus inconcussam et inviolabilem firmitatem obtineat, assensum nostrum adhibendo laudavimus. Sed quoniam de terminis prefati nemoris fuerat orta contentio diebus pie recordationis avi nostri domini Symonis, comitis Ebroicensis, ipse, prius acceptis hominum circummanentium probationibus legitimis, illud certis limitibus et metis designari fecit, et ipsum ecclesie predicte possidendum cum hac immunitate et libertate concessit, ut n[ullus homin]um nostrorum intra terminos ejusdem nemoris custodiam nec capturam [nec ullum omn]ino dominium usurpare presumat, ut etiam monachis liceat in ipso nemore novos hospites constituere, et idem non solum ad usum proprium assumere, sed etiam hospitibus suis tantum ad edificandum concedere. Nos igitur hoc donum, sicut prius pie factum est, et postea per dominum Symonem avum nostrum, comitem Ebroicensem, laudatum et confirmatum, laudamus et sigillis nostris confirmamus, testibus subscriptis. Ex parte nostra : Harmuino, Roberto de Sancmerches, Roberto de Beina248 militibus, et Renoldo Chauvet. Ex parte monachorum : Galtero, hostalario de Sto Martino ; Symone de Chaneveres, Petro de Crespereis, Symone de Crespereis248.

Actum .


247 C'est au lendemain de l'entrée en religion de Hugues de Crécy, meurtrier de son cousin Milon de Bray, que la « villa que Cuperia nuncupatur » fut donnée par Amauri de Montfort à Saint-Martin-des-Champs pour fonder l'anniversaire de la victime (nº 180,t. I, p. 391). Les généalogies admises de nos jours (cf. Ad. de Dion, Notice sur Beynes ; André Rhein, La Seigneurie de Montfort, Positions de thèse à l'Ecole des Chartes, 1908) considèrent Amauri III, qui vivait en 1118, comme le quatrième fils de Simon 1er, ayant succédé à trois aînés morts sans lignée : Amauri II, Richard et Simon II ; elles font d'Amauri III le père d'Amauri IV (1137-1140) et de Simon III (1140-1180) ; ce dernier aurait eu pour fils Simon IV (1180-1218).

Cette filiation surprend par le petit nombre de générations qu'elle suppose : cinq degrés absorbant deux siècles de possession du fief. L'acte officiel que nous publions ici oblige à la rectifier, car, émanant du chef de la maison de Montfort, il n'est pas susceptible d'être taxé d'erreur. Il en résulte d'abord que Simon IV eut pour aïeul (avus), et non pour père, Simon III de Montfort, comte d'Evreux qui, entre 1140 et 1147 (nº 298,t. II p. 178), confirma la donation de son père Amauri qui avait ajouté à la terre de la Couperie les bois qui la touchaient, grâce à l'intervention de Hugues de Crécy, devenu le bras droit du chef de l'ordre, Pierre le Vénérable, abbé de Cluny. La première libéralité, faite en 1118 (nº 180), ne comprenait que la partie cultivée du domaine, et non la partie boisée ; elle eut pour auteur le trisaïeul (abavus) de Simon IV, ou le bisaïeul si l'on veut admettre que le terme abavus ait été abusivement employé pour proavus ; il demeure dans tous les cas impossible de ne maintenir entre Amauri III et Simon IV qu'un échelon unique, Simon III, dans l'ascendance des Montfort.

248 Beynes, Saulx-Marchais, ca. Montfort l'Amaury, ar. Rambouillet. - Chennevières, écart de Conflans-Sainte-Honorine, ca. Poissy, ar. Versailles. - Crespières, même canton.