École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 1 » VI. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs sous le règne de Louis VI le Gros » VI. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs sous le règne de Louis VI le Gros. Tome 1. Saint-Martin-des-Champs. Joseph Depoin, Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, Ligugé, 1913-1921, 5 vol. (Archives de la France monastique, 13, 16, 18, 20, 21).

Notum fiat omnibus presentibus et superventuris Xristi fidelibus quod quedam mulier de Sancto Clodoaldo, Heltrudis nomine, concedentibus avunculis suis Engelardo atque Bernerio, dedit æcclesiæ Sti Martini xii hospites et domum suam cum omnibus vineis suis et omnia quecunque habet, et post mortem suam omnem mobilem censum suum, audientibus et videntibus his testibus : Enardo majore, Huberto sutore, Herulfo de Sancto Clodoaldo, Teudone majore272 et Warino fratre ejus36, Mainardo et Huberto vinitoribus, Lunano servo Sti Martini, Belino, Alberico Terneldo219, Gisleberto de Altoil311.

Prior autem Sti Martini dedit predicte mulieri, quamdiu vixerit, omnibus annis, novem sextaria annone, et tres modios vini, duos quoque solidos ad calciamenta comparanda. Mulier autem et xii hospites cum omnibus suis apud Alnetum juxta Stum-Clodoaldum consistere videntur312.


272 Dans cet acte et les suivants, le maire de Noisy, Gautier, est accompagné de plusieurs de ses enfants : Bertrand, Baudoin, Adam. L'aîné lui fut associé durant un temps assez court, dans les derniers temps du gouvernement d'Ourson. Dans une notice concernant Dreux de Clacy (nº 106), nous verrons mentionnés simultanément « Walterius major, Bertrannus filius ejus ", puis " Bertrannus major, Warinus frater majoris " : or de nombreux textes font de Guérin le frère du maire Gautier. Nous plaçons vers 1105 la convention avec Dreux de Clacy, bien qu'elle ait été faite " cum monachis Sancti Martini de Campis qui apud Cornaium conversantur », et que dans la bulle de Pascal II du 30 avril 1107 il ne soit rien dit du « monasterium Sancte Marie apud Gornacum castrum » confirmé à St-Martin par Calixte II en 1119. La formule : « monachi... qui apud Gornaium conversantur » diffère en effet de celles dont on s'est servi lorsque les moines ont été en possession de l'église Notre-Dame comme siège de leur prieuré de Gournay.

Thion, frère de Gautier, lui fut substitué, postérieurement à 1105, mais dès 1106, comme le montrent la notice 114, qui est de cette même année, et celle nº 125, qui est d'une époque très voisine.

36 Gautier, frère aîné de Thion, maire de Noisy-le-Grand, ayant été remplacé entre 1101 et 1105 et disparaissant à partir de ce moment (cf. note 272), cette charte se place entre 1079 et 1104 environ. On peut se demander si Archambaud qualifié maire n'aurait pas été le devancier de Gautier, qui n'a point de titre dans cette pièce ; d'autre part, les moines ne sont point nommés. C'est pourquoi nous proposerions de placer cette notice entre 1067, date de la dédicace de l'église dans laquelle fut fait le don, et 1079, époque de l'entrée des moines, mais à une date très voisine de 1079, en raison du surnom « de Campis « attribué au monastère.
219 Le terme de domnus, comme on le voit par cette même charte, désigne d'ordinaire un moine profès. Hugues de Melun était peut-être fils d'Ourson II, vicomte de Melun en 1071-1080, frère ou beau-frère de Manassé, cité comme vicomte en 1093, ou de Guillaume I le Charpentier, qui l'etait en 1094 et partit en 1096 pour la Croisade. On distingue, par son origine, ce moine Hugues de Melun de son homonyme Hugues de Gonesse (nº50).
311 Auteuil, village compris maintenant dans Paris.

312 Cette donation pourrait être une suite de l'acquisition énoncée dans la charte qui précède. La présence du maire Thion laisse à penser aussi qu'elle se rapproche beaucoup de cette date. — Sur les « calciamenta comparanda », cf. note a, p. 165.

D'après Lebeuf (Histoire de la ville et du diocèse de Paris, édit. Bournon, t. III, p. 37), la terre de l'Aunay, à Saint-Cloud, fut tenue en fief par Jean de la Barre, comte d'Etampes (13 avril 1526-février 1534). En 1551, l'archevêque de Tours passa titre nouveau aux religieux de St-Martin pour ce qu'il y avait, ce qui fut ratifié par l'évêque de Paris.

Une note marginale du Liber Testamentorum rattache cet Aunay à Suresnes. Lebeuf n'en précise pas l'emplacement.