École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 2 » XI. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs sous le règne de Louis VII (1137-1180) » 1154-1180

Le roi Louis VII étant saisi d'une plainte des moines de Saint-Martin contre des empiètements commis dans leurs bois par les hommes du roi qui sont leurs hôtes à Fontaines, mande au prévôt du Châtelier qu'il maintienne le statu quo.

Ludovicus, Dei gratia Francorum rex, E. preposito de Castellari, salutem. Monachi Sancti Martini conqueruntur quod hospites sui de Fontanis qui sunt homines nostri, male intercipiunt adversus eos in bosco suo, et nos mandamus tibi ut rem facias ire sicut fuit usque ad hoc tempus. Et si fuerit contentio, submone nos .


481 Entre la perte du duché d'Aquitaine (1154) et le 19 septembre 1180, date funèbre du roi, se place le mandement de Louis VII, imprimé par Duchesne (Scriptores Histor. Franc., IV, 724) puis par D. Brial (Recueil des Historiens de France, XVI, 169). Il a été cité d'après ces éditeurs, par Luchaire (Actes de Louis VII, nº 780, p. 342) qui le considère comme concernant les moines de Saint-Martin-des-Champs. Ceux-ci avaient, dans le ressort du parlement de Paris, les propriétés eu plusieurs localités du nom de Fontaine ou Fontaines.

Ce nom ainsi que celui de Châtelier ou Châteliers, est fort répandu. Nous insérons ici cette pièce par déférence pour l'autorité de Luchaire, tout en reproduisant la note suivante de dom Brial :

« Cum multa sint monasteria sancto Martino sacra, Pontisare, Turonibus, Nivernis, et aliis in locis, de quo potissimum hic sermo sit vix conjecturam facere audemus. Credimus tamen Majus hic intelligendum esse monasterium prope Turonos, tum ob loci celebritatem, tum propter viciniam Castellaris atque Fontanarum. »

D'après l'abbé Vaucelle (la Collégiale de St-Martin de Tours, p. 313) le chapitre de ce monastère possédait un domaine à Fontaine, commune de Savigny (Loir-et-Cher) constituant une prévôté. S'étant brouillés avec le détenteur de ce bénéfice, ils s'adressèrent au bailli du roi pour qu'il substituât son autorité à celle de leur propre prévôt, qui fut incarcéré (vers 1232). Sur le territoire de Savigny-sur-Braye (Loir-et-Cher) subsiste un château nommé Le Châtelier. Mais ce rapprochement semble dénué d'intérêt ; Louis VII n'aurait pu qualifier de « monachi " les chanoines de la célèbre collégiale. Quant à Marmoutier, il fut toujours sous la direction d'abbés, agissant au nom de la Communauté. St-Martin-des-Champs n'ayant qu'un prieur amovible, l'expression " monachi » est assurément mieux justifiée.