École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 1 » V. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs prieuré de Cluny, sous le règne de Philippe Ier » Vers 1105

Guérin III de Paris, dit Guérin des Champs, échange des terres voisines du prieuré contre d'autres à Montmagny, plus une soulte de 40 sols pour un arpent en moins en s'assurant le consentement d'Eudeline sa femme et de Barthélemi son fils.

  • A Original perdu.
  • B Copie de 1118, Bibl. nat. de Fr., ms. lat. 10977, Liber Testamentorum, fol. 44, nº 97.
  • a R. de Lasteyrie, Cartulaire de Paris, t. I, p. 151, nº 127.
  • b Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
D'après b.

Ut in pace consistant bona Ecclesiæ, notum facimus his qui agnoscunt se filios ejus esse, quod Warinus de Campis274 concessit æcclesiæ Sti Martini de Campis vi arpennos vinearum, æidem æcclesiæ propinquos, propter v arpenos jacentes apud Montem Magniacum275, ab eadem æcclesia remotos, et propter xl solidos. Hoc concessit Odelina uxor sua, cum Bartholomeo filio suo, dato sibi uno denario, et Aldegunda filia sua, cui pro emendis sotularibusa sex denarii dati sunt, videntibus illis qui adfuerunt. Hujus rei testes sunt : Odo, Ivo cocus, Henricus filius Fulcherii, Rodulfus, Walterius major272, Warinus frater ejus36, Hugo de Aneto13, Poncius, Stephanus custos equorum, Odo de Prato-Sancti-Gervasii273, Rotgerius filius Walteri, Adelelmus, Rainaldus de Maierolis78, Martinus.


274 Il semble permis de considérer comme fils de Milon II de Paris ce Guérin des Champs, ainsi nommé du domaine « des Champs » voisin de St-Martin et en grande partie cédé par les fils de Milon Ier, Guérin II et Milon II, au roi Henri Ier. Guérin III avait conservé des vignes touchant au monastère.
275 Montmagny, ca. Montmorency, ar. Pontoise.
a « Payer des souliers » est une forme primitive de la gratification ; au xive siècle, elle s'emploie pour les inférieurs, les gens de service. (Cf. Depoin, le Livre de raison de St-Martin de Pontoise, p. 202).

272 Dans cet acte et les suivants, le maire de Noisy, Gautier, est accompagné de plusieurs de ses enfants : Bertrand, Baudoin, Adam. L'aîné lui fut associé durant un temps assez court, dans les derniers temps du gouvernement d'Ourson. Dans une notice concernant Dreux de Clacy (nº 106), nous verrons mentionnés simultanément « Walterius major, Bertrannus filius ejus ", puis " Bertrannus major, Warinus frater majoris " : or de nombreux textes font de Guérin le frère du maire Gautier. Nous plaçons vers 1105 la convention avec Dreux de Clacy, bien qu'elle ait été faite " cum monachis Sancti Martini de Campis qui apud Cornaium conversantur », et que dans la bulle de Pascal II du 30 avril 1107 il ne soit rien dit du « monasterium Sancte Marie apud Gornacum castrum » confirmé à St-Martin par Calixte II en 1119. La formule : « monachi... qui apud Gornaium conversantur » diffère en effet de celles dont on s'est servi lorsque les moines ont été en possession de l'église Notre-Dame comme siège de leur prieuré de Gournay.

Thion, frère de Gautier, lui fut substitué, postérieurement à 1105, mais dès 1106, comme le montrent la notice 114, qui est de cette même année, et celle nº 125, qui est d'une époque très voisine.

36 Gautier, frère aîné de Thion, maire de Noisy-le-Grand, ayant été remplacé entre 1101 et 1105 et disparaissant à partir de ce moment (cf. note 272), cette charte se place entre 1079 et 1104 environ. On peut se demander si Archambaud qualifié maire n'aurait pas été le devancier de Gautier, qui n'a point de titre dans cette pièce ; d'autre part, les moines ne sont point nommés. C'est pourquoi nous proposerions de placer cette notice entre 1067, date de la dédicace de l'église dans laquelle fut fait le don, et 1079, époque de l'entrée des moines, mais à une date très voisine de 1079, en raison du surnom « de Campis « attribué au monastère.
13 Annet-sur-Marne, ca. Claye-Souilly, ar. Meaux (Seine-et-Marne).
273 Le Pré-Saint-Gervais, ca. Pantin, ar. Saint-Denis. La présence d'Eudes du Pré-Saint-Gervais dans la notice suivante nous incite à la rapprocher de celle-ci.
78 Marolles-en-Brie, ca. Boissy-St-Léger, ar. Corbeil, qu'il faut se garder de confondre avec une localité portant les mêmes nom et surnom, et située dans le canton de la Ferté-Gaucher, ar de Coulommiers (S.-et-M.).