École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 3 » XIII. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs sous le règne de Philippe-Auguste (1180-1223). » 1183 - 1192

Maurice, évêque de Paris, apaise un différend relatif au pressorage des vignes d'Archer de la Queue-en-Brie, entre Saint-Martin-des-Champs d'une part, et, d'autre part, Galeran IerLe Veautre, son fils Galeran II, Simon Le Veautre et son fils Nicolas.

  • A Original perdu.
  • B Copie de 1209, Arch. nat., LL 1351, fol. 50, non collationnée.
  • C Copie du xve s., Arch. nat., LL 1358, fol. 2', d'après A.
  • D Copie du xve s., Arch. nat., LL 1352, fol. 49, d'après B.
  • E Copie du xvie s., Arch. nat., LL 1353, fol. 51, d'après B.
  • a Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
D'après a.

Ego Mauricius, Dei gratia Parisiensis episcopus, notum facio tam p. quam f. contentionem fuisse inter hospitalem Sancti Martin de Campis et Galerannuma li Viatre186 et filium ejus Galerannum187 super pressura vinearum de tota terra Archerii de Cauda, que in presentia nostra, utriusque partis assensu, hoc modo sopita est : Galerannus li Viatre et Gab filius ejusc et omnes filii ejusd quicquid in ipsa pressurae vinearum sui juris esse asserebant, ecclesie Sti Martini de Campis in perpetuam elemosinam, acceptis proinde septem libris de beneficiis ejusdem ecclesie, liberum et quietumf concesserunt. Preterea quatuor solidatas censusg et viii denariorum dederunt jam dicte ecclesie, quas hominesh de pressura quam tenent annuatim hospitali solvere debent. Simoni vero li Viatre et Nicholausj filius ejus, ad quorum feodum hec omnia pertinebant, huic donationi assenserunt, ita quod ipsum feodum in manus nostras reddiderunt et Nos ecclesiam Sancti Martini, ex parte eorum, sasiavimusk. Quod ut ratum et inconcussum permaneat, sigilli nostri impressione cum testium subnotatione corroborari fecimusl. Hii sunt testes : Mauricius archidiaconus, Gerardus archidiaconus, magister Coco188. Ex parte monachorum : Avoristus189 sacrista, Richerius hospitalis. Ex parte militum : Ferricus de Hissi190, Odo de Sancto Mederico, Rogerius Furnerius, Gillo de Clamardm.

Texte établi d'après B et C.


a le Viatre B.
186 Galeran Ier Le Veautre était le fils aîné de Bouchard Le Veautre (de la maison d'Issy), conseiller de Louis VII et qui en 1176 avait trois enfants ; Galeran, Gui et Gervais Ier. Celui-ci épousa dès 1169 Jeanne, fille de Galon III de Chaumont-en-Vexin, d'où sortirent deux fils, Simon et Enguerran. Ce dernier s'unit à Eudeline, sœur de Roger de Ville-d'Avray ; les Gervais Le Veautre, seigneurs de Sèvres, en sont issus ; leur généalogie au xiiie siècle est retracée dans une note du Recueil des chartes d'Abbecourt, pp. 31-32.
187 Galeran II Le Veautre vivait encore sur la fin du règne de Philippe-Auguste. « Gualerannus Li Veautres est homo Regis et debet custodiam duorum mensium ad Montem Lethericum pro terra de Vilers super Nucerium » ; c'est de Villiers-sur-Nozay (canton de Palaiseau, arr. de Versailles) qu'il s'agit dans ce passage emprunté aux listes des Feoda Castellanie Montis Letherici rédigé vers 1120 (Cartulaire F de Philippe-Auguste, ms. lat. 9978, fol. 48).
b G B.
c Cette addition ne figure pas en C.
d Cette addition ne figure pas en C.
e in presentia C.
f quiectum C.
g sensus B.
h in pressura C.
i Symon C.
j Nicolaus C.
k saliavimus B.
l Ici s'arrêtent B D E.
188 La recension C, la seule qui donne les noms des témoins, est fort défectueuse ; le copiste du xve siècle avait évidemment grand peine à déchiffrer le texte original. Celui-ci portait apparemment : « magister Otto », et nous serions en présence d'un doyen de Saint-Cloud témoin de bien d'autres actes de l'évêque Maurice. En 1191 Otton était remplacé (Lebeuf, édit. Bournon, III, 26). Cf nº523.
189 La forme que revêt le nom de ce ce « sacrista » est suspecte. Le copiste de C s'est peut-être trouvé en face du vieux nom « Ausculfus » suffisamment oublié pour qu'il ait cru devoir chercher autre chose : il a dû voir là une déformation du nom d'un des premiers papes, saint Evariste. Ançoul (Ansculfas), prieur de Cannes, puis de Gournay, est rentré à St-Martin, du vivant de l'évêque Maurice, et y fut sous-prieur ; d'après un nécrologe, il serait mort dans l'exercice de cette dernière fonction, mais, avant de l'occuper, peut-être fut-il secrétain.
190 Ferri d'Issy, cité avec Pierre d'Issy en 1176 (Poupardin, Recueil des chartes de Saint-Gemain-des-Prés, I, 241), est l'ancêtre de la maison de Meudon.
m Les limites de date sont fournies par le synchronisme de l'archidiacre Maurice qui en 1183 succéda à Philippe, encore en charge l'année précédente et de l'archidiacre Girard, cité jusqu'en 1192.