École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 1 » V. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs prieuré de Cluny, sous le règne de Philippe Ier » Dimanche 1er mai 1099

Donation d'une terre à Senlis par Garnier, fils d'Aszon.

  • A Original perdu.
  • B Copie de 1118, Bibl. nat. de Fr., ms. lat. 10977, Liber Testamentorum, fol. 32', nº 70.
  • a Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
D'après a.

Notum sit sanctæ Dei Aeclesiæ fidelibus quod ego Warnerius miles, filius Ascionis216, instinctu Dei amoris tactus, quandam terram in territorio Silvanectensi sitam, quam de Widone de Turre292 tenebam, ipso annuente, æcclesiæ Sti Martini de Campis dedi, quod feci annuere in claustro monachorum ecclesiæ Ste Marie de Pissiaco , etiam Eremburgi uxori mee, filieque nostre Marie, fratrique meo Ascioni. Cui adstipulationi testes adfuere : Walterius Postels217, Albericus Ternels218, Nanterius miles241, Willelmus Revels, Wigerius miles, Odo danzelsa, Seguinus miles228, Gislebertus Benens, Otgerius homo monachorum, Udo vernula Gauterii Postelli, Rotbertus prepositus Pissiaci228, Drogo et Willelmus clientes ejusdem Warnerii predicti.


216 Garnier donna probablement son nom à l'île Garnier sur la Seine qui fut donnée au prieuré de St-Germain-en-Laye par Aszon ou Aston du Pecq, sa femme Guiburge, leurs fils Gautier et Eudes, sous le règne de Louis-le-Gros (Depoin, Le Prieuré de St-Germain-en-Laye, Origines et Cartulaire, p. 17-19).

292 Gui de la Tour, que nous avons déjà rencontré le 1er mai 1099 comme seigneur féodal (nº 84), est la tige des Bouteillers de Senlis. Il est mort un 9 mars, mais non pas vers 1090, comme on l'a supposé bien à tort lorsqu'à St-Nicolas d'Acy, on inscrivit sur sa tombe l'épitaphe que relate l'intéressant document suivant :

Proces-verbal de l'état et des inscriptions des tombes des fondateurs de St-Nicolas d'Acy

L'an 1562, le 12e jour d'avril après Quasimodo, par nous Jean Lobry et Nicolas de Cornuaille, notaires du Roy notre Sire au baillage et chastelenie de Senlis soubsignez, a la requeste de devote et religieuse personne damp Germain Nicolas prestre, prieur du prioré St-Nicolas d'Acy lez Senlis, a esté extrait de l'église dudit prieuré St-Nicolas, a sçavoir sur une tombe ou sepulture de pierre ou y a deux gisans ; au chef du premier gisant ces mots : « Fundator ecclesie » et à l'entour ces mots :

Hic jacet egregius Guido de Turre vocatus

Cui sit propitius Christus de Virgine natus.

Et au dessus dudit sepulchre, sur un table empreint en la muraille où sont gravés ces mots :

« Cy gist Gui de la Tour chevalier et sa femme fondateurs de l'église et monastere de ceans, lequel trespassa environ l'an mil quatre vingt et dix, le 9e jour du mois de mars, auquel jour est fait et celebré par chacun an un obit solennel en cette église et aumone generale par les religieux de ce lieu pour les ames desdits fondateurs, leurs parens et amis. Priés Dieu pour eux. »

Et encore au dessus est escrit semblablement : « Fundator ecclesie ». (Suivent les deux vers ci-dessus). Dont ledit prieur nous a requis lettres, à luy octroyées ces présentes pour luy servir ce que de raison. Fait comme dessus.

J. Lorry. De Cornuaille.

Inerat olim dicti prioratus sacrarum edium pronao sequentes versus lapis continens :

Cœnobium hoc struxit Guido de Turre, perenne

Qui soboli nomen Buticulare dedit.

(Coll. Clairambault, vol. 562, p. 357. — D. Marrier. p. 294.)

217 Postellus serait une déformation d'Apostolus si l'on en juge par une souscription voisine de 1060 à un acte d'Ebrard I, vicomte de Chartres (coll. Moreau, XXXI, 156) : S. Guidonis Apostoli et Gausberti fratris ejus. Gautier Postel souscrit un jugement de la cour du roi à Poissy, en 1082. Sa mère était fille de Gilbert et sœur d'Ours qui céda ses droits sur l'église de Sausseux à St-Père de Chartres (Guérard, Cartul. de St-Père de Chartres, p. 165). Sa fille Aélis possédait la moitié de la terre de Boulonville. En 1177 une charte de l'évêque Maurice de Paris a pour témoins Postellus de Moissiaco et Johannes filius ejus (A. N. S. 1177). Aélis fonda l'anniversaire de son père, mentionné au Nécrologe de St-Martin-des-Champs le 11 mars en ces termes : « Walterius Postellus. Officium fiat. Refectionem debet camerarius de redditu terræ Tabularum. »
218 C'est Albericus Ternellus de Pissiaco (Tornellus d'après une copie de D. Estiennot), cité dans une notice comme accompagnant, à Pontoise, Louis-le-Gros (né en 1081) encore enfant (Ludovicus puer), vers 1093 : Cf. Cartul. de St-Martin de Pontoise, p. 25 ; la note 153 est à rectifier, l'orthographe Ternellus étant constante depuis le xiie siècle (Ib., Appendices, p. 430). — Dans la notice 126 ce personnage est denommé Albericus Terneldus.

241 La suzeraineté exercée par Nantier de Montjay à Annet-sur-Marne ne laisse aucun doute sur l'identification de son château avec Montjay-la-Tour, écart de Villevaudé qui, comme Annet, appartient au canton de Claye-Souilly, arr. de Meaux.

Nantier souscrit avec son frère Payen, en 1090, le diplôme de Philippe Ier pour St-Remi de Reims, en compagnie d'Eudes, comte de Corbeil. Nous apprenons ici que le nom baptismal de Payen fut Arnoul. Cette précision nous oblige à le distinguer d'un second Payen de Montjay, ayant pour prénom définitif Aubri, et dont nous aurons à reparler à propos d'une approbation qu'il accorda à la donation de Champmotteux à St-Martin-des-Champs en 1122. Payen Aubri est cité dès 1108 à de nombreuses reprises dans Luchaire (Annales de la vie de Louis VI, pp. 53, 97, 134, 158, 260, 329) ; il est confondu, à la table, avec Arnoul Payen (cité p. 2). C'est de ce dernier qu'il s'agit dans les pièces nº 38, 62 et 90 du présent recueil.

Nous verrons (nº 90) qu'Eveline (Avelina), femme de Nantier de Montjay, était nièce de Josselin, archidiacre de Paris (cf. note 24).

a Damoiseau ou Danseau.
228 Nivard et Sévin de Poissy, fils du prévôt Hugues I (Appendices au Cartulaire de St-Martin de Pontoise, p. 429). Le prévôt Robert II remplaça Archenfroi, successeur de Hugues et cité en 1093 (Ibid.).