École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 2 » XI. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs sous le règne de Louis VII (1137-1180) » 1er janvier ou 3 avril 1138 — 1er janvier ou 23 avril 1139

Guérin, évêque d'Amiens, confie à Saint-Martin-des-Champs l'église Saint-Gervais d'Encre, restituée par les laïcs qui la possédaient, en présence du légat Alberic et des évêques de Soissons et Châlons-sur-Marne.

  • A Original perdu.
  • B Copie de 1209, Arch. nat., LL 1351, fol. 85'.
  • C Copie du xve siècle, Arch. nat., LL 1352, fol. 84.
  • D Copie du xvie s., Arch. nat., LL 1353, fol. 100.
  • a Marrier, Monasterii S. M. de C. historia, p. 298.
  • b Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
D'après b.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Quia in corpore Xristi, quod est Ecclesia, prelatis tanquam oculis, major vigilantie cura super fideles et maxime religiosis imponitur, dignum est ut beneficia nostra conferamus quorum precibus pax nobis et securitas concedatur. Iccirco ego Guarinusa Dei gratia Ambianensis episcopus, ecclesiam Sti Gervasii de Encra161, que diu contra Apostolica decreta in manu fuerat laica cum peste symoniaca, monachis Sti Martini de Campis libere et absolute do in elemosinam, cum omnibus appendiciis suis, in presencia domni Alberici Hostiensis episcopi et Apostolice Sedis legati, et donni Gausleni, Suessionensis episcopi, et donni Gaufredi, Cathalaunensis episcopi. Teste donno Guarinob Ambianensis ecclesie thesaurario, et magistro Rainerio, Cathalaunensi archidiacono. Actum est .


a Gaurinus B.
161 L'église Saint-Gervais d'Encre (aujourd'hui Albert, ar. Péronne, Somme), avait été donnée dès 1118, par l'évêque d'Amiens Enguerran à St-Martin-des-Champs, par des considérations identiques (t. I, p. 240). La main laïque qui jusqu'alors avait retenu ce bénéfice était celle de Hugues II Candavène comte de Saint-Pol, que Baudoin VII, comte de Flandre, chassa d'Encre en 1115 et qu'il eût dépouillé de tous ses honneurs en lui enlevant Saint-Paul en 1117, s'il n'eût été retenu par la médiation d'Eustache III, comte de Boulogne. Ces événements sont visés par la charte de l'évèque Enguerran. Ce Hugues, qualifié senior, succéda dès 1083 à Gui Candavène ; suivant une charte de Molesmes, il avait en 1095 deux fils, Enguerran I et Hugues III. Ils se croisèrent l'année suivante, et l'aîné succomba en Terre-Sainte au bout de deux ans. Hugues III, qualifié junior dans les textes, fut associé à son père, puis demeura seul comte, et c'est à lui qu'il faut attribuer la seconde restitution de Saint-Gervais en 1138. Ainsi l'affirme une charte de Thierri, évèque d'Amiens, donnée en 1154 et qu'on trouvera plus loin. Hugues III Candavène fit approuver cet acte par Anseau, son fils aîné ; mais après sa mort, sous le pontificat de Thierri (donc après 1145), ses trois héritiers, Anseau, Enguerran II et Gui II, retinrent les prébendes de Saint-Gervais ; ils ne les rendirent aux moines qu'en 1154. Hugues II et Hugues III ont été souvent confondus, en dépit des textes.
b Gaurino B.