École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 1 » V. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs prieuré de Cluny, sous le règne de Philippe Ier » 5 avril — 24 septembre 1097

Les neveux de Hugues, enfants d'Erembour [vicomtesse de Corbeil], confirment la donation de Voves, en présence du comte Eudes.

  • A Original perdu.
  • B Copie de 1118, Bibl. nat. de Fr., ms. lat. 10977, Liber Testamentorum, fol. 7-8, nº 15.
  • a Depoin, Les Vicomtes de Corbeil et les Chevaliers d'Étampes, p. 49.
  • b Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
D'après b.

His ita pacifice compositis, Dnus Hugo ut post decessum suum elemosinam quam dederat Sci Martini æcclesia possideret, perrexit ad Corbolium castrum. Ibi enim habebat alios parentes, filios Herenburgis neptis sue201, quorum unus Fredericus nominabatur, alius Gaufredus, tertius Walterius, et quartus Bego dicebatur. Hos quatuor cum matre eorum Herenburge et sororibus suis, filiabus ejusdem Herenburgis multis precibus circumvenit, rogans eos ut elemosinam suam supradictæ ecclesiæ Sci Martini concederent, et concedentes partem in elemosina haberent. Qui peticionibus religiosi viri adquiescere dignum esse judicantes, peticionem illius impleverunt, et donum superius nominatum ecclesiæ Sci Martini omnes, una die, in Corboilo castro concesserunt ; et ut hoc manifestius fieret, posuerunt donum in manu domni Walterii monachi qui tunc camerarius erat Sci Martini, mater scilicet cum filiis et filiabus suis. Et ita ab illo tempore usque hodie æcclesia Sci Martini, extincta omni calumnia, elemosinam sibi datam quiete possidet.

Factum est hoc in Corboilo, audientibus et videntibus his testibus, quorum nomina hic, ne oblivioni tradantur, conscripsimus.

Odo comes Corboili, Fredericus filius Balduini Belvacensis201, Godolricus vicecomes201, Walterius Lisiardus, Wido frater ejus100, Orricus Calandus, Paganus de Lanciaco, Walterius Cociacus, Waldricus de Villa crena202, Wido, Bertrannus et Henricus fratres ; Geraldus Gastinellus, Hugo de Muissiaco133, Odo Bisollus, Odo de Chanquiliaco, Warinus frater majoris36, Levinus famulus Sci Arnulfi.

Hoc factum est , indictione vª, vivente atque et Willelmo Parisiaco episcopo, tempore domni Hugonis abbatis Cluniacensis et Ursionis prioris æcclesiæ Sci Martini de Campis.

Benedictus Deus qui fecit mirabilia in celo et in terra.


201 Sur Erembour ou Aremburge, femme du vicomte Gaudri de Corbeil, et ses enfants, cf. Les Vicomtes de Corbeil, par J. Depoin, p. 5-16. — Bégon, frère cadet de Ferri de Châtillon, de Gautier Tirel et de Geofroi d'Yerres, fut moine de Longpont. Une charte relative à Bouchard I de Vaugrigneuse mentionne « Bego monachus, frater Friderici de Castellonio ». (Mss. lat. 9968, nº 162). — Ferri III de Corbeil, fils de Baudoin III de Beauvais, est cité dans la même étude, p. 20.
201 Sur Erembour ou Aremburge, femme du vicomte Gaudri de Corbeil, et ses enfants, cf. Les Vicomtes de Corbeil, par J. Depoin, p. 5-16. — Bégon, frère cadet de Ferri de Châtillon, de Gautier Tirel et de Geofroi d'Yerres, fut moine de Longpont. Une charte relative à Bouchard I de Vaugrigneuse mentionne « Bego monachus, frater Friderici de Castellonio ». (Mss. lat. 9968, nº 162). — Ferri III de Corbeil, fils de Baudoin III de Beauvais, est cité dans la même étude, p. 20.
100 Lisiard (Lethardus, Lisiardus) fils d'Ansoud III Le Riche et neveu de Milon Ier dont les biens confisqués servirent à doter St-Martin-des-Cliamps. Ses descendants prirent habituellement son prénom comme surnom patronymique. Son fils Ansoud V (Ansoldus filius Lisiardi de Parisius) donna à Longpont tout ce qu'il avait dans la dîme de Nozay (Noerai) et une terre à Villiers, hameau de Nozay (ca. Palaiseau, ar. Versailles) pour l'âme de son fils Guérin V (Ms. lat, 9968, nos 289, 290). Il est encore témoin d'une charte de Louis le Gros donnée en 1108 peu avant son avènement (Ib. nº 42). Son frère Guérin IV (Garinus filius Letardi) souscrit un diplôme du même roi pour St-Magloire en 1112 (Ms. I. 5413, fol. 10). Il eut trois fils, Manassé qui fit don à Longpont d'un clos à La Celle de St-Cloud ; Milon et Anseau, cités avec Pierre, curé de Marcoussis, leur oncle (Ms. 1. 9968, nº 247). De Milon, fils d'Ansoud Lisiard, cité avant 1146 (A. N. LL 1024 fol. 74) sont issus les seigneurs de Courtry ; de Milon fils de Guérin IV ceux de Marcoussis, vassaux des Courtry au xiiie siècle (Ms. lat. 5466, p. 563). Milon de Marcolciis est contemporain du prieur Thibaud de Longpont vers 1154 (Ms. I. 9968, nº 46). Lisiard II, se croisant en 1201 (Dominus lestardus de Marchocies ad visitandum Domini sepulcrum iter arripuit), concéda à St-Wandrille des droits de pressurage sur des vignes du monastère ; ses frères Pierre et Hervé, fratres jamdicti Lesiardi (sic) y ajoutèrent le don d'une vigne dite Vinea Letardi (Gr. Cart. de St-Wandrille, arch. de la Seine-Inférieure ; cf. Malte-Brun, Hist de Marcoussis).
202 Villecresnes, ca. Boissy-St-Léger, ar. Corbeil (S.-et-O.).
133 Moussy-le-Neuf en Parisis, ca. Dammartin, ar. Meaux, paroisse fort ancienne où furent transférés les corps de saint Chrodegand ou Godegrand, évêque de Séez, et de sa sœur sainte Opportune. Le premier fut transporté par Adam Ier de l'Isle en son château de l'Isle-Adam, où il bâtit une église pour le recevoir. Elle fut dédiée en 1024. Gautier de Moussy (Walterius de Monci) souscrit le diplôme de Philippe Ier pour Saint-Vincent de Senlis en 1069 (nº14). Aubert de Moussy, donateur de l'église de Sainte-Opportune, eut un fils, Hugues, et deux filles, Richeud, mariée à Jehan de Lagny, et Hélouis. Les prénoms d'Aubert et Hugues sont également associés dans les familles des châtelains d'Avon (Fontainebleau), des comtes de Clermont et des vidames de Chartres. Hugues de Moussy, fils d'Aubert, est cité en 1097 après plusieurs chevaliers de l'entourage d'Eudes, comte de Corbeil (nº79b). — Cf. la notice 46. Les limites de la notice 59 sont fournies par la dernière date connue de la vie d'Hervé Ier de Montmorency, agissant comme maître de ce château (1081 ; cf. note 64, suprà).
36 Gautier, frère aîné de Thion, maire de Noisy-le-Grand, ayant été remplacé entre 1101 et 1105 et disparaissant à partir de ce moment (cf. note 272), cette charte se place entre 1079 et 1104 environ. On peut se demander si Archambaud qualifié maire n'aurait pas été le devancier de Gautier, qui n'a point de titre dans cette pièce ; d'autre part, les moines ne sont point nommés. C'est pourquoi nous proposerions de placer cette notice entre 1067, date de la dédicace de l'église dans laquelle fut fait le don, et 1079, époque de l'entrée des moines, mais à une date très voisine de 1079, en raison du surnom « de Campis « attribué au monastère.