École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 3 » XIII. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs sous le règne de Philippe-Auguste (1180-1223). » Septembre 1203

Eudes, évêque de Paris, notifie que Pierre de Montreuil, chevalier, a reconnu aux moines de Saint-Martin le droit de posséder trois arpents de vignes dans sa censive, à Montreuil.

  • A Original Arch. nat., S 1360, nº 8.
  • B Copie de 1209, Arch. nat., LL 1351, fol. 53' non collationnée.
  • C Copie du xve s., Arch. nat., LL 1352, fol. 54.
  • D Copie du xvie s., Arch. nat., LL 1353, fol. 55', toutes deux d'après B.
  • a Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
D'après a.

O[do], divina miseratione Parisiensis episcopus, omnibus ad quos littere iste pervenerint, in Domino salutem. Notum fieri volumus quod Petrus de Monterel milesa, in nostra constitutus presentia, recognovit se monachis Sti Martini de Campis tria vinearum arpenta que sunt apud Monteret271 sub annuo censu taliter concessisse, quod eos nunquam poterit ad vendendum vineas easdem compellere ; salvo censu et quolibet alio jure suo. In cujus recognitionis memoriam presentes litteras notari fecimus, et sigilli nostri testimonio roborari.

Actum .


a miles omis par B.
271 La comparaison de cet acte avec celui qu'on rencontrera plus loin, sous la date de novembre 1223 ne laisse aucun doute sur l'identité du chanoine parisien Adam de Montreuil et d'Adam, archidiacre de Paris qui, élu en 1213 évêque de Térouanne, se retira en 1229 à l'abbaye de Clairvaux, où il mourut le 18 août 1250. Il fut l'exécuteur testamentaire d'une reine de Portugal, Mahaud de Dammartin, comtesse de Boulogne, détail intéressant à rapprocher des relations rappelées ci-dessus (t. III, p. 3) de Saint-Martin avec les fondateurs de la dynastie portugaise. Le Montreuil dont il porte le nom n'est nullement Montreuil-sur-Mer, encore moins Montereau. C'est une localité du Parisis. On verra que les neveux de l'évêque, en 1223, étaient des Montreuil, des Fourré et le chevalier Aubri d'Hervilliers (écart de Vaux-sous-Coulombs, ca. Lizy-sur-Ourcq, ar. Meaux). Le chevalier Pierre de Montreuil (Petrus de Monsterolio miles) était coseigneur de Beaubourg (dont le nom s'est conservé dans une rue de Paris) ; le 24 juin 1224, il donnait à l'abbaye de Saint-Maur un fief « apud Fossatum in Bello-burgo ", et Simon de Poissy, dont mouvait ce fief, en approuvait la vente consentie, dit-il, par " dominus Petrus de Mosterolio, filius defuncti Philippi de Sancto-Paulo ». En 1268 on retrouve en relations avec Saint-Maur un Philippe II « de Montreuil », chevalier, avec Isabeau sa femme (Arch. nat., LL 48, fol. xxiii et xxviii).
272 Cette charte peut aider à préciser la date de l'élection de l'évêque Eudes de Sully, incertaine dans la Gallia (VIII, 79). Elle est postérieure au 1er octobre 1196 et antérieure au 1er septembre 1197 ; or Maurice de Sully est mort le 11 septembre 1196, et, d'autre part, son successeur fut élu avant le 12 avril 1197 (Voir note 266).