École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 1 » VI. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs sous le règne de Louis VI le Gros » Vers 1110

Bourdin, fils d'Ernoul de Paris, ayant donné à St-Martin une aire de moulin à Arcueil, les moines transigent avec Ferri de Saint-Marceau et Eudes de Drancy qui la revendiquaient. Eudes, ayant acquis de Renaud du Plessis la justice du moulin, la partage avec les moines.

  • A Original perdu.
  • B Copie de 1118, Bibl. nat. de Fr., ms. lat. 10977, Liber Testamentorum, fol. 35, nº 77.
  • a Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
D'après a.

Notum [sit] presentibus et futuris quod Burdinus, filius Ernulfi de Parisio, donavit monachis Sancti Martini unam aream molendini apud Arcoilum31 sub his testibus, videlicet Heinrico Ivriaco329 et Huberto de Parvo-ponte et Pagano Bigot.

Monachi autem [Sti] Martini donaverunt eam Petro filio Hungerii, eo videlicet pacto quod ipse ibi molendinum construeret, et in vita sua possideret, reddendo pro eodem molendino eisdem monachis modium annone unoquoque anno. Post mortem vero ejus reciperent monachi quiete molendinum suum.

Hujus autem aree dono calumniam intulerunt Fridericus de Sto Marcello et Odo de Derenci153. De hac autem calumnia fecerunt concordiam monachi et Petrus, et Fredericus et Odo, hoc videlicet modo, quod idem monachi concesserunt Petro medietatem, ejusdem aree, et Frederico et Odoni alteram medietatem, eo tenore quod ipsi tres facerent molendinum, et redderent monachis unoquoque anno modium annone, dimidium frumenti et dimidium multurenge ; eo pacto quod si aliquo tempore insurrexerit calumnia huic molendino, ex parte heredum Burdini, monachi juste dirationaturi sunt, Burdinum dedisse Sto Martino aream hujus molendini, et Fredericus et Odo quietum redderent ab omni alia calumpnia et servitio, et dimidium censum omni tempore darent, Petrus vero alteram medietatem census. Petro autem vivente vel tenente molendinum, reddent Fredericus et Odo dimidietatem annone, medietatem , et aliam medietatem . Petro vero mortuo, vel Sto Martino suam partem restituente, de annona nichil dabunt, censum vero dimidium semper. Hanc autem concordiam concesserunt uxor Odonis et filius ejus. Inter monachos autem et Petrum talis est conventio, quod Petrus in vita sua tenebit dimidium molendinum, et post mortem illius Sti Martini erit.

Testes hujus cartule fuerunt : Hugo filius Haldigerii, Wido de Derenci153, Engo armiger Odonis, Otgerius de Nois, Fulco de Montemartirum, Haimerus de Montemartirum, Johannes pauper, Haldigerius Rex, Ancherus filius ejus, Rotbertus filius Alberti negociatoris ; Simon et Petrus nepos ejus ; Lambertus cliens, Hugo de Monte Ionis330. Ex parte autem monachorum hi testes adfuerunt : Drogo major328, Warinus et Teudo frater ejus, Ivo cocus, Odo filius Walant, Meinardus, Johannes carpentarius, Herluinus.

Processu vero temporis, justiciam molendini et tocius terræ que ad molendinum pertinet, emit Odo de Derenciaco a Renaldo de Plesiz331 et Gila uxore sua, et a filiis ejus Stephano, Norfredo et Germundo ; et accepit pro precio predictus Rainaldus xii solidos, et concessit Odoni justiciam molendini ac tocius firmitatis, et ultra aquam et citra aquam, et predictus Odo concessit Sto Martino medietatem justiciæ molendini, et inde habuit sex solidos. Hujus emptionis testes sunt : Girardus frater Odonis, Wido frater Odonis ; Huduardus de Arcoilo31, Anstesus de Gentilli329, Boso filius Amati, Engo de Tremblei331 ; Waldris (sic) de Derenciaco153. Et quando Stephanus concessit, audierunt hi : Albericus de Monte maurentii96, Teobaldus de Derenciaco, Otgerus de Derenciaco. Et quando Odo dedit Sto Martino medietatem justiciæ, audierunt hi : Herleboldus, Walterius de Alneto143, Burchardusa, Gillebertus de Anglia, Alexander, Rotbertus frater Bardulfi.


329 Henri d'Ivry-sur-Seine avait épousé Helvide ou Avoie, sœur de Payen Hérisson. Il paraît s'identifier avec l'un des fils de Robert fils d'Étienne, témoin, avec son père, de la donation de Montmartre en 1096 : « Rotbertus filius Stephani, Henricus filius ejus, Walo frater ejus » (nº76 ; cf. note 179). Une notice de la même date (nº78) mentionne « Ansoud, fils de Robert d'Ivry ". Ansoud est un prénom essentiel de la famille Le Riche de Paris, à laquelle Robert, père d'Henri, appartient : car " Rotbertus filius Stephani prepositi Parisiensis » ne fait qu'un avec le chevalier-croisé Robert de Paris, qui périt à la bataille de Dorylée ; à partir de 1096, sa présence n'est plus signalée dans aucune notice ; seul son frère Payen, cité avec lui dans la charte de Gilbert de Garlande pour Noisiel, comparaît dans un acte passé entre 1096 et 1100 (nos89-90).
153 Drancy, ca. Noisy-le-Sec, ar. St-Denis (Seine). — L'église de Drancy (Ecclesia de Renzegio) est comprise dans la bulle confirmative d'Urbain II en 1096 (nº75), et dans la charte de l'évêque Guillaume de Paris en 1098 (nº 82).
153 Drancy, ca. Noisy-le-Sec, ar. St-Denis (Seine). — L'église de Drancy (Ecclesia de Renzegio) est comprise dans la bulle confirmative d'Urbain II en 1096 (nº75), et dans la charte de l'évêque Guillaume de Paris en 1098 (nº 82).
330 Le ms. porte « Monte Ionis ". Peut-être faudrait-il lire : " Monte Iovis ». Cependant, il peut s'agir de Monthyon, ca. Dammartin, ar. Meaux, Odo de Muntiun est un témoin de l'évêque de Meaux en 1149 (Ms. I. 5441, fol. 63).
328 Dreux est le cinquième maire de Noisy-le-Grand cité dans le Liber Testamentorum. Il paraît avoir été substitué à Thion, du vivant de celui-ci, car on ne saurait l'intercaler après Gautier et son fils Bertrand. D'ailleurs une notice attribuable à l'année 1109 mentionne Thion sans lui donner le titre de maire. D'autre part, la dernière charte datée figurant dans la première partie du Liber Testamentorum est antérieure au 2 août 1110 (nº131) ; nous sommes dès lors amenés à dater cette notice « vers 1110 », ainsi que les suivants, où Dreux figure encore comme maire.
331 Peut-être Le Plessis-Piquet, ca. Sceaux (Seine), en raison de la proximité relative d'Arcueil. — Gentilly, ca. Villejuif, ar. Sceaux. — Tremblei pourrait être Le Tremblay, ca. Gonesse, ar. Pontoise. Engon du Tremblay est en effet l'écuyer de Guy de Drancy, d'après la comparaison des souscriptions.
153 Drancy, ca. Noisy-le-Sec, ar. St-Denis (Seine). — L'église de Drancy (Ecclesia de Renzegio) est comprise dans la bulle confirmative d'Urbain II en 1096 (nº75), et dans la charte de l'évêque Guillaume de Paris en 1098 (nº 82).
96 Arrode de Montmorency figure comme témoin dans la notice 24, que nous avons proposé de fixer à l'année 1083 environ. La mort de ce seigneur se place dès lors après 1083 et probablement avant 1089, date où l'autel de Sevran fut donné aux moines de Cluny par l'évêque de Paris (Son frère Landri (Landricus de Oomonte) est cité seul dans la notice 83 vers 1098). Cependant la notice 90 peut le concerner, et dans ce cas, il aurait survécu à l'année 1096. Arrode de Montmorency était un chevalier banneret. Il laissa un fils nommé Aubri, qui doit être le père d'Arrode II (également chevalier d'après les termes d'une bulle d'Alexandre III en 1159), seigneur de Chevrent (Sevran). Étant devenu lépreux, celui-ci fut admis à l'hôpital St-Lazare, auquel il fit des libéralités de consentement de sa femme Richeud ; elles furent confirmées par Étienne, évêque de Paris, entre 1134 et 1142 (A. N. MM 210, nos xxi et liii).
143 Vassal de Hugues, comte de Dammartin, qu'il assiste lors de la fondation de St-Leu d'Esserent en 1081, Gautier I, seigneur d'Aulnay, est la tige d'une famille qui prit peu à peu une assez grande importance. Ses descendants, sénéchaux héréditaires du comté de Dammartin, obtinrent à la fin du XIIIe siècle des charges de cour. Deux d'entre eux, les frères Philippe II et Gautier IV d'Aulnay, subirent un supplice cruel comme convaincus d'adultère avec deux des belles-filles du roi Philippe le Bel. Pierre d'Aulnay, fils aîné de Gautier I, fut avec son père témoin de la donation de Foulques d'Annet (nº 24, vers 1083). Ayant molesté les hôtes de St-Vincent de Senlis à Blancmesnil, Pierre, mandé à la cour de Louis VI, dut renoncer à ses exactions (1113, après le 3 août). Sa femme Hélisende, ses fils Raoul et Gautier II, sa fille Mahaud et son frère Philippe I d'Aulnay consentirent à cet abandon (Luchaire, Louis VI, nº 164).
a Le sacristain Bouchard est le successeur de Georges, qualifié tantôt « sacrista ", tantôt " camerarius ».