École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 1 » V. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs prieuré de Cluny, sous le règne de Philippe Ier » Nîmes, 14 juillet 1096

Bulle du pape Urbain II, confirmant à l'abbaye de Cluny et au prieuré de Saint-Martin-des-Champs tous les bénéfices dépendant de l'obédience de Paris.

  • A Original perdu.
  • B Copie officielle, sur parchemin, du xiie siècle. — A. N. L. 870, nº 20. Au dos, d'une écriture du xviie s. « 14 juillet 1097. Privilège du Pape Urbain II en faveur du Prieuré de Saint-Martin-des-Champs. » smchamps_0075_.
  • C Copie du xiie s. Bibl. nat. de Fr., ms. lat. 10977, Liber Testamentorum, fol. 44'.
  • D Cartulaire C de Cluny, 143.
  • E Copie de 1209, Arch. nat., LL 1351.
  • F Copie du xve s., Arch. nat., LL 1352.
  • G Copie du xvie s., Arch. nat., LL 1353.
  • H Ms. lat. 17716, fol. 94'.
  • a Marrier, Monasterii S. Martini de Campis historia, p. 148.
  • b Bullarium Cluniacense, p. 19.
  • c Felibien, Histoire de Paris, III, 152.
  • d Migne, Patrol. lat., t. 151, p. 470.
  • e Robert de Lasteyrie, Cartulaire gén. de Paris, t. I, p. 143, nº 118, d'après C.
  • f Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
  • Bruel, Chartes de Cluny, t. V, p. 58, nº 3711, d'après D et H. — Jaffé-Wattenbach, t. I, p. 689, nº 5652 (4231).
D'après f.

Urbanus episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri Hugoni, Cluniacensi abbati, salutem et apostolicam benedictionem. Pie postulatio voluntatis effectu debet prosequente compleri. Quatinus et devotionis sinceritas laudabiliter enitescat, et utilitas postulata vires indubitanter assumat. Tue igitur voluntati et communis filii Ursionis prioris postulationibus annuentes, Beati Martini monasterium quod de Campis dicitur, in Parisiensi parochia situm, presentis decreti auctoritate munimus, ut quemadmodum cetera Cluniacensis cenobii membra semper sub Apostolice sedis tutela permaneat, et cuncta que ad locum ipsum in presentiarum pertinere videntur : Ecclesia videlicet de Agenvilla22. De Novavilla22. De Mareio122. De Monte Martyrum180. De Loveriis207. De Castenio206. De Nota Sancti Remigii. De Nota Sancti Martini183. De Renzegio153. De Balbineio102. De Caleio. De Confluentio208. De Capeio76. De Fontanis. De Flamaregia villa. De Valle Villaris184. De Monciaco133. Villa que dicitur Bonzeia14. Nuceium magnum12. Nuceium minus. Anetum13. Maioriolas78. Sancta Gemma181. Rodanivilla39, Ursonisvilla173. Clamardum30. Sorvillare87. Pentinum26. Cevrennum97. Sanctus Hylarius ; cum ecclesiis et pertinentiis earum. Ecclesia etiam de Cona172. De Bonella185. De Pringeio186. Quicquid preterea idem locus hodie juste possidet, vel collatione bone memorie Henrici Francorum regis, qui ejusdem loci fundator extitit, vel filii ejus Philippi, cujus donatione cella eadem ad vestrum cenobium noscitur pertinere. Quicquid a quibuslibet fidelibus de suo jure eidem loco collatum est, vel in futurum conferri contigerit, firma semper et illibata permaneant, tam a te quam ab his qui per te vel successores tuos eidem loco prepositi fuerint, perpetuo possidenda, regenda ac disponenda. Decernimus ergo ut nulli omnino hominum liceat idem cenobium temere perturbare, aut ejus possessiones auferre, vel ablatas retinere, minuere, vel temerariis vexationibus fatigare ; sed omnia integra conserventur eorum pro quorum sustentatione ac gubernatione concessa sunt usibus omnimodis profutura. Si qua ergo in crastinum ecclesiastica secularisve persona hujus decreti paginam sciens, contra eam temere venire temptaverit, secundo tertiove commonita, si non satisfactione congrua emendaverit, potestatis honorisque sui dignitate careat, reamque divino judicio se existere de perpetrata iniquitate cognoscat, et a sacratissimo corpore ac sanguine Dei et Domini redemptoris nostri Ihesu Xristi aliena fiat. Atque in extremo examine districte ultioni subjaceat. Cunctis autem eidem loco justa servantibus, sit pax Domini nostri Ihesu Xristi. Quatinus et hic fructum bone actionis precipiant, et apud districtum judicem premia eterne pacis inveniant. Amen. Amen. Amen. Datum Nemausi, per manum Johannis, sancte Romane ecclesie diaconi cardinalis .


22 Janville, ar. Chartres. — Neuvy-en-Beauce, ca. Janville.
122 Méru, ar. Beauvais. — Cette donation fut faite du vivant d'Hermer de Pontoise, premier mari de Comtesse, fille de Raoul et d'Hahuis. Comtesse était remariée dès 1096 à Gautier Payen, vicomte de Meulan. Le prévôt Gui, fils d'un premier mariage d'Hermer, est cité en 1092 et 1093. — Il n'est pas question d'Agnès, autre fille de Raoul, qui épousa depuis Bouchard IV de Montmorency, Henri, fils de Raoul II, est cité en 1093 avec lui (Cartulaire de St-Martin de Pontoise, pp. 27, 248, 295). D'autre part, l'autel de Mareio est compris dans la bulle d'Urbain II, le 14 juillet 1096.
180 Cette expression ne saurait laisser aucun doute sur l'origine, quelquefois contestée, du nom de Montmartre. Le sanctuaire du Martyrium était évidemment distinct de l'église paroissiale de ce quartier, puisque l'office ne s'y célébrait qu'irrégulièrement. Cela se conçoit, car le sarcophage du Martyrium, s'il a renfermé, comme on peut le croire, les ossements des premiers apôtres de Paris, transportés à Saint-Denis par Dagobert, n'était plus qu'un cénotaphe. Il y a tout lieu de reconnaître dans ce sanctuaire l'oratoire bâti vers 475, à l'inspiration de sainte Geneviève, par le prêtre Genies, sur la sépulture des martyrs, et dont l'emplacement n'a jamais été bien déterminé (Voir à ce sujet la discussion de Toussaint Du Plessis, Annales de Paris, p. 23, 39). Le témoignage concordant des hagiographes de saint Denis et de sainte Geneviève est donc pleinement confirmé. M. Auguste Longnon en avait déjà pris très brillamment la défense contre Julien Havet (Centenaire des Antiquaires de France, Recueil de Mémoires, 1904, p. 251). D. Marrier (Monasterii Sti Martini... historia, pp. 321 et suiv.) relate le procès-verbal de la découverte, à laquelle il assista le 3 juillet 1611, d'une catacombe chrétienne où on accédait par un escalier de 50 marches. Une planche de Jaspar Isaac représente la galerie de cette profonde crypte située sous l'église des religieuses. La chapelle des saints Martyrs s'élevait au bas de la clôture du monastère, sur la pente de la colline monmartroise, à l'opposite de Paris.
207 En marge de B : Louvres (ca. Luzarches, ar. Pontoise).
206 En marge de B : Chastenay. Châtenay-en-France, ca. Ecouen, ar. Pontoise.
183 Noël-St-Remy, éc. Roberval, et Noël-St-Martin, éc. Villeneuve-sur-Verberie, ca. Pont-Ste-Maxence, ar. Senlis.
153 Drancy, ca. Noisy-le-Sec, ar. St-Denis (Seine). — L'église de Drancy (Ecclesia de Renzegio) est comprise dans la bulle confirmative d'Urbain II en 1096 (nº75), et dans la charte de l'évêque Guillaume de Paris en 1098 (nº 82).
102 Bobigny, ca. Noisy-le-Sec, ar. Saint-Denis (Seine).
208 En marge de B : Conflant. Conflans-l'Archevêque, éc. de Charenton-le-Pont, ar. Sceaux. Nous ignorons quel fut l'auteur de la donation de cette église aussi bien que de celles de Drancy, Châtenay et Louvres. Toutes ces églises, dès 1096, appartenaient à St-Martin-des-Champs.
76 Cappy, ca. Bray, ar. Péronne (Somme). — La communauté de Cluny attribua cet autel à St-Martin-des-Champs qui y constitua un prieuré.
184 Framerville et Vauvillers, ca. Chaulnes, ar. Péronne.
133 Moussy-le-Neuf en Parisis, ca. Dammartin, ar. Meaux, paroisse fort ancienne où furent transférés les corps de saint Chrodegand ou Godegrand, évêque de Séez, et de sa sœur sainte Opportune. Le premier fut transporté par Adam Ier de l'Isle en son château de l'Isle-Adam, où il bâtit une église pour le recevoir. Elle fut dédiée en 1024. Gautier de Moussy (Walterius de Monci) souscrit le diplôme de Philippe Ier pour Saint-Vincent de Senlis en 1069 (nº14). Aubert de Moussy, donateur de l'église de Sainte-Opportune, eut un fils, Hugues, et deux filles, Richeud, mariée à Jehan de Lagny, et Hélouis. Les prénoms d'Aubert et Hugues sont également associés dans les familles des châtelains d'Avon (Fontainebleau), des comtes de Clermont et des vidames de Chartres. Hugues de Moussy, fils d'Aubert, est cité en 1097 après plusieurs chevaliers de l'entourage d'Eudes, comte de Corbeil (nº79b). — Cf. la notice 46. Les limites de la notice 59 sont fournies par la dernière date connue de la vie d'Hervé Ier de Montmorency, agissant comme maître de ce château (1081 ; cf. note 64, suprà).
14 Bondy, ca. Noisy-le-Sec, ar. St-Denis (Seine).
13 Annet-sur-Marne, ca. Claye-Souilly, ar. Meaux (Seine-et-Marne).
78 Marolles-en-Brie, ca. Boissy-St-Léger, ar. Corbeil, qu'il faut se garder de confondre avec une localité portant les mêmes nom et surnom, et située dans le canton de la Ferté-Gaucher, ar de Coulommiers (S.-et-M.).
181 Sainte-Gemme, ca. Châtillon-sur-Marne, ar. Reims. Cette église est comprise dans la bulle du pape Urbain II du 14 juillet 1096.
39 Roinville, ca. Dourdan, ar. Rambouillet (Seine-et-Oise).
173 Orsonville, ca. Dourdan, ar. Rambouillet. La cure de cette paroisse, comprise dans le doyenné de Rochefort, était à la nomination du prieur de St-Martin-des-Champs, La donation d'Orsonville (terre, église et dépendances) est confirmées dans la bulle du 14 juillet 1096
30 Clamart, ca. Sceaux (Seine). La donation de l'aître et de l'autel a dû précéder celle du chapt de l'église, et l'abandon par Gui de Montlhéry de ce qu'il possédait. Cette donation de Gui étant souscrite par sa seconde femme, sans qu'il soit question d'enfants, doit être des débuts de son mariage avec Elisabeth veuve de Bouchard II de Corbeil, et mère d'Eudes de Corbeil, bienfaiteur de Saint-Martin-des-Champs.
87 Survilliers, ca. Luzarches, arr. Pontoise (Seine-et-Oise).
26 Pantin, ar. St-Denis (Seine).
97 En marge : Cevran et Montceleux. Montceleux est une ferme sur le terroir de Sevran, ca. Gonesse, ar. Pontoise.
172 En marge : Cannes. Cannes-Ecluse, ca. Montereau, ar. Fontainebleau.
185 Bonnelles, ca. Dourdan, ar. Rambouillet.
186 Pringy, ca. et ar. Melun.
a Cette date est le résultat d'une méprise. Comme l'a fort bien relevé M. Bruel, le chancelier Jean s'est servi du style pisan qui fait remonter à l'Annonciation le point de départ de l'année ecclésiastique. Ce style produit une différence d'au moins une année, et qui peut être de treize mois, avec le point de départ de l'année d'après le style gallican : — Cf. sur les variantes de style adoptées tour à tour par la chancellerie d'Urbain II, l'Art de vérifier les Dates, t. I, p. 281.