École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 2 » XI. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs sous le règne de Louis VII (1137-1180) » Vers 1157 — 1158

Thibaud V, comte de Blois et sénéchal de France, déclare que les moines de Saint-Martin ont fait constater judiciairement le droit de charroyage imposé aux paysans de Roinville, qui doivent dans leurs voitures porter le grain de la dîme et du champart jusqu'à Bonnelles.

  • A Original perdu.
  • B Copie de 1209, Arch. nat., LL 1351, fol. 116', collationnée et complétée sur A, où pendait un sceau équestre avec la légende : SIGILLVM THEOBALDI BLESENSIS COMITIS.
  • C Carte... prioratus de Roenvilla, copie du xves., S 1429, nº 2, d'après A.
  • D Copie du xve s., Arch. nat., LL 1352, fol. 127'.
  • E Copie du xvie s., Arch. nat., LL 1353, fol. 151.
  • F Copie du xviie s., ms. lat. 15504, fol. 72' ; toutes d'après B incomplet.
  • a Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
D'après a.

Ego Theobaldus Blesensis comes, regni Francorum procurator. Existencium presencie et futurorum posteritati notum facio quod monachi Sti Martini de Campis disrationaverunt adversus rusticos Roenville quadragium decime et campipartis ejusdem ville per testes idoneos, in presencia mea, sub tali videlicet divisa, quod rustici ducent de campo bladum decime tocius et campipartis ad granchiam monachorum, et item de granchia in propria vectura totam annonam ejusdem decime et campipartis usque ad Bonellam202. Precipimus igitur ut deinceps absque contradictione et omni inquietatione, habeant monachi quarragium in pace, sicut superius divisum est, et omnes alias consuetudines in corveiis et in omnibus aliis, prout tempore patris meib habuerunt. Si quis autem contra hoc facere presumpserit, a justiciis meis coherceatur, et sinon emendaverit, vel per pecuniam, vel per penam corporalem, vel per utrumque constringatur. Ne vero hoc possit oblivione deleri, et a posteris infirmari, sigilli mei impressione et nominis mei caractere subtussingnoa. Testes inde habentur : Goscelinus de Auneello302, Galterius de Friasia, Fulco de Mairolis, Willelmus filius Ansodi, Robertus de Frovilla, Galerannus de Beevilla ; Clemens, Stephanus frater ejus ; Bernardus decanus, Radulfus marescallus, Harpinus carnifex, Gofridus major Beevilleb.


202 Bonnelles, ca. Dourdan, ar. Rambouillet. Cf. t. I, p. 121. — Orsonville, même canton. Cf. t. I, p. 111.
b La formule de l'intitulé se retrouve dans un titre de Noël 1156 (Art de verifer les dates, II, 619), elle est l'équivalent de « dapifer » ; Thibaud V occupait dès lors la sénéchaussée de France (cf. nº354). Il avait succédé à son père Thibaud IV le 10 janvier 1152 et mourut le 16 janvier 1191 (Longnon, Obituaires de la prov. de Sens, t. II, p. xiii-xv). En 1166 Thibaud V se qualifie « senescallus Francie » ; on retrouve alors trois des souscripteurs de la présente charte, mais la mairie de Béville-le-Comte (ca. Auneau) n'a plus le même titulaire (cf. nº394). — La date que nous proposons n'est en tout cas qu'approximative et pourrait être rappochée de 1166.
a Toute la fin, omise en B D E F est complétée en B après collalionnement.
302 Josselin, sire d'Anneau ch.-l. de ca., ar. Chartres), vivait encore vers 1160 (Arch. d'Eure-et-Loir, II 1001 ; Inventaire rédigé par M. René Merlet, t. VIII (sér. II, vol. I, p. 114).