École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 3 » XIII. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs sous le règne de Philippe-Auguste (1180-1223). » 1178-1181

Actes relatant les conventions faites entre Imbert, prieur de Saint-Lazare, et, d'une part, Augustin son queux ; d'autre part, Ogier, queux de St-Martin-des-Champs.

  • A Original perdu
  • B Copie de 1209, Arch. nat., LL 1351, fol., 100 collationnée au xviie siècle sur l'original : « cui, sub duplici cauda coriacea, adpendet sigillum in quo figura Lazari, e sepulchro emergentis, cujus circumscriptio hæc est : SIGILLV. SANCTI. LAZARI. PARISIVS. »
  • C Copie du xvie s., Arch. nat., LL 1352, fol. 101.
  • D Copie du xvie s., Arch. nat., LL 1353, fol. 124.
  • a Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
D'après a.

Ego Hymbertus, Dei gratia ecclesie Sancti Lazari Parisiensis prior, totumque ejusdem ecclesie capitulum, notum fieri volumus t. p. q. f. quod Anquitinusa accepit a nobis tres quarterios terre apud Sanctum Martinum de Campis, pro vi solidis census persolvendis singulis annis ; tali siquidem conditione implicita quod predictus Anquitinusa vel heredes ejus polerunt predictam terram dare, vendere vel invadiare, et quicquid voluerint de ca facere, salvo censu Sancti Lazari, ut determinatum est. Nos autem capitalem censum illius et corveas dabimus et tectam garantiam de terra illa Anquitinob portabimus. Actum publice in capitulo sancti Lazari, istis astantibus et assensum prebentibus : Alberto et Renaldo et Emardo et Willelmo sacerdotibus, Guidone et Richerio et Durando, fratribus sanis, Willelmo cellerario, et Philippo et Petro et Johanne et Ermenoldo, ceterisque fratribus ; Maria priorissa et Ermenes, et Ermengardi, et Margareta, ceterisque sororibus6.


a Antiquinus B.
b Anquintinus B. La véritable orthographe est « Anquetinus ». Dans une charte de 1163 (Cartulaire de St-Lazare, MM 210, fol. 24) figure « Anquetinus, coquus Prioris Sancti Lazari ».
6 Cette liste de témoins consentants présente un grand intérêt en ce qu'elle fait connaitre (ce qu'on chercherait en vain dans les actes du XIIe siècle conservés par le Cartulaire de St-Lazare) quelle était la composition de la communauté dirigeant cet établissement. Elle était mixte, et comprenait, du côté masculin, un prieur, quatre prêtres, un cellerier, trois frères sains, et de nombreux frères lépreux ; du côté féminin, une prieure et des sœurs, dont trois sont nommées. Le Cartulaire constate qu'il y avait des sœurs sous le règne de Louis VII. En 1156 « due sorores de Mosteriolo, Ermengardis et Frocia, asperse lepra ", se donnent, elles et leurs biens, à St-Lazare " ubi musalus fuerat frator eorum Henricus ". C'est sans doute l'Ermengarde citée avec la prieure Marie dans la charte ci-dessus. En 1160, Robert, fils de Mathieu de Saint-Merry, fait recevoir sa femme Aveline à Saint-Lazare (Arch. nat., MM 210, fol. 5 et 15). En 1163 est citée " Petronilla, Sancti Lazari inclusa " (Ib., fol. 24). Nous considérons la concession à Anquetin comme antérieure à 1181, date à laquelle se place une charte de Philippe-Auguste où il n'est exclusivement parlé que de " frères ». Le dualisme existait primitivement dans la plupart des hôpitaux, il prit fin d'assez bonne heure. A l'Hôtel-Dieu de Pontoise, ce fut le féminisme qui l'emporta. La maladerie de Saint-Lazare, comprise dans les limites de l'ancienne paroisse de Saint-Laurent, fonctionnait dès la première moitié du XIIe siècle. Le 11 juin 1147, Louis VII, revenant de prendre l'oriflamme à Saint-Denis, s'arrêta en chemin pour visiter dans leurs cellules les lépreux hospitalisés dans cet établissement. Lebeuf (édit. Bournon, I, 299) ne cite point de prieur avant Gui (1234). Cependant le Cartulaire fait connaître son devancier, le frère Daniel, en 1193 (Arch. nat., MM 210, fol. 36), et antérieurement Imbert, dans un acte de 1178 que nous reproduisons, parce qu'il intéresse un familier de St-Martin-des-Champs.