École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 2 » XI. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs sous le règne de Louis VII (1137-1180) » Langres, 29 avril 1148

Le pape Eugène III informe les chanoines de Sainte-Geneviève de l'arrivée du prieur d'Abbeville et des moines de Saint-Martin-des-Champs et les invite à ne molester ni troubler en rien les nouveaux-venus, sous peine des censures apostoliques.

  • A Original perdu.
  • a Duchesne, Hist. Franc., IV, 501.
  • b Bouquet, Recueil des Hist. de France, XV, 450.
  • c Mansi, Concilia, XXI, 637.
  • d Migne, Patrol. latina, t. 180, col. 1357.
  • e Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
  • Jaffé Wattenbach, Reg. Pont. Rom., t. II, p. 57, nº 9257.
D'après e.

Eugenius episcopus servus servorum Dei, dilectis filiis suis canonicis Sanctæ Genovefæ, salutem et apostolicam benedictionem. Quisquid Catholicæ fidei veritatem — — in ecclesiis qui Beati Petri juris existunt, religionem statuere cupimus et optamus. Inde est quod in ecclesia vestra gratam Deo veræ religionis culturam statuere cupientes, dilecto filio nostro Abbati Sancti Dionysii per apostolica scripta mandamus quatinus eam per dilectum filium nostrum Priorem Abbatisvillæ quem ibi imponi, et fratres Sancti Martini de Campis, quos ejus societati volumus deputari, in memorata ecclesia institueret et plantaret. Ideoque universitati vestræ per præsentia scripta mandamus, quatinus eos honeste recipiatis et, salvis præbendis vestris, nullam eis molestiam aut injuriam inferatis. Quod si facere præsumpseritis, sententiam quam memoratus filius noster Abbas Sancti Dionysii super hoc in vos promulgaverit, nos auctore Deo ratam habebimus. Cujus sustentationi — — jubemus.

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293 La mesure annoncée par ces lettres était-elle une simple menace ? La faiblesse du prieur Eudes II laissa-t-elle échapper l'occasion de mettre la main sur la collégiale si renommée ? Les chanoines s'adressèrent au Pape et lui remontrèrent qu'ils étaient fort disposés à suivre leur règle, et qu'il pouvait choisir dans leur ordre des réformateurs pour faire fleurir parmi eux la discipline. Eugène III, alors éloigné de France et des influences qui avaient pu agir sur lui, trouva cette requête raisonnable, et par un bref daté de Verceil, le 16 juin 1148, rapporta toutes les mesures précédentes ; sur ses instructions, Suger installa à Sainte-Geneviève Eudes, prieur de Saint-Victor, comme supérieur (Cf. Jaffé, t. II, p. 58, nº 9272 ; Gallia christiana, VII, 712). Eugène III félicita Suger du succès de sa mission (Migne, Patrol. lat., t. 180, col. 1134, 1368).